Point de vue d’une franco-tunisienne sur les élections du 23 octobre

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Publié le Dimanche 09 Octobre 2011 à 15:00
La Tunisie vivra le 23 octobre ses premières élections libres et démocratiques. Personne ne peut nier l’immense valeur de la révolution Tunisienne et l’espoir qu’elle a fait naitre chez de nombreux peuples à travers le monde notamment chez les peuples arabes en Égypte, en Libye, en Syrie, au Yémen et ailleurs.

Cette révolution qui a poussé des millions de personnes dans le monde à se réveiller et à engager un combat contre les dictatures et les régimes mafieux ; certains ont réussi à abattre le despotisme et à libérer leur peuple, d’autres continuent la lutte acharnée contre le fascisme avec un espoir illimité de réussite pour la libération et la dignité.

Souvent il m’arrive de penser aux Tunisiens qui ont fait cette révolution pour laquelle ils ont tant souffert, je pense aussi aux martyrs qui ont donné leur sang et leur vie afin que la Tunisie soit libre et démocratique.

Je suis fière et heureuse de vivre ici depuis des années et je remercie le peuple tunisien de nous permettre de vivre des moments historiques depuis le 14 janvier.
Une révolution démocratique, ce n’est pas simple mais ce qui est encore plus compliqué c’est de la garder et de faire évoluer les choses dans la bonne voie.
 
Le 23 octobre nous irons voter pour élire une assemblée constituante.

Cette assemblée élaborera une nouvelle constitution et votera des lois qui serviront à construire la Tunisie de demain.
Il s’agit de ne pas se tromper pour offrir à nos enfants un pays libre où ils seront fiers et heureux de vivre.

Aujourd’hui la campagne électorale a commencé. Il y a 1600 listes dans les 27 gouvernorats que compte la Tunisie  

Les partis se bagarrent les 218 sièges de l’assemblée constituante pour obtenir la meilleure part du gâteau : c’est à dire le plus de sièges possibles.
Avec autant de participants, comment feront les gens pour se repérer dans cet échiquier politique ?  Comment feront-ils pour retenir les noms et faire le bon choix parmi tous les sigles politiques ?

Pour vous donner une idée rien qu’à l’Ariana, il y a 95 listes appartenant à des partis et à des indépendants.

Ce seront des élections à la proportionnelle, qui donneront une diversité sur la scène politique.
 Si nous voulons réellement garder la pluralité pour la Tunisie de demain et vivre dans une société démocratique et juste, il faut se mobiliser et dénoncer les injustices car les magouilleurs politiciens de certains partis ont pensé à tout, leur devise étant de se diviser pour mieux régner.

Méfiez-vous des listes qui se disent indépendantes et qui en réalité sont des sous-listes de certains partis connus.

Méfiez-vous des listes qui cachent des ex-ministres déchus de Ben Ali ou des ex-RCD.

Méfiez-vous des listes qui se distinguent grâce à la pub et au tapage qu’ils ont pu faire autour d’eux depuis le 14 janvier

Ce sont des partis qui ont reçu beaucoup d’argent versé par des anciens RCD, cet argent trop facilement gagné est dépensé sans compter pour arriver au pouvoir coute que coute. Tout le monde sait que ces partis ont monopolisé la tv et la radio depuis le début de la révolution, ils ont fait venir des gens par cars entiers pour avoir une foule dense dont le rôle est de les applaudir dans leurs réunions politiques ; ils offrent des cadeaux, des sandwiches et même de l’argent, ce qui ressemble bien aux procédures de l’ancien régime et qui constitue une trahison pour notre révolution du 14 janvier.

Méfiez-vous également des partis qui ont utilisé les mosquées pour faire de la propagande politique afin de manipuler les gens  en leur faisant des promesses et des discours qu’ils ne pourront pas tenir. Avec eux, c’est le retour aux lois moyenâgeuses.

Ce qui est encore plus grave, c’est que ces mêmes partis continuent à payer des personnes pour menacer des pauvres gens afin de les empêcher de participer aux réunions politiques organisées par d’autres partis.
 
Un parti comme le MDS qui était le premier parti d’opposition en 1981et qui a subi cette année là des élections falsifiées sous le régime de Bourguiba travaille dans l’ombre depuis le 14 janvier.
Il n’est plus au devant de la scène politique car il a du faire un grand nettoyage pour se débarrasser des responsables impliqués avec l’ancien régime, ce travail a déplu à certains journalistes et responsables nostalgiques du régime de Ben Ali qui ont essayé par tous les moyens de ruiner le MDS et de l’écarter définitivement du champ politique.

Le MDS a été également boycotté par la TV nationale ainsi que par les chaines privées qui ont préféré donner la parole à des partis friqués et laisser le MDS de côté, les journalistes des chaînes nationales avaient des consignes pour ne pas les inviter lors des débats télévisés.
Les responsables du MDS ont du avoir recours à la justice pour imposer leurs listes dans les diverses circonscriptions et pour les faire reconnaître par les commissions électorales régionales qui ont tout fait pour les saboter malgré la légitimité de ces listes appartenant au parti présidé par Monsieur Ahmed Kaskhoussi, membre par ailleurs de la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution depuis sa création en avril 2011.

Aujourd’hui,  le MDS se sent fragilisé par tous ses combats internes et externes menés pour la liberté et la dignité mais, il dérange toujours les partis qui veulent prendre le pouvoir avec leur argent empoisonné.

Aujourd’hui sans un sou le MDS est toujours debout, il résiste grâce à la foi et au travail acharné de ses dirigeants et de ses militants.

Aujourd’hui le MDS refait surface petit à petit et regagne du terrain.
C’est un parti intègre qui continue à se battre avec les moyens du bord pour une Tunisie propre ayant des principes  fondamentaux tel que :
- justice et égalité totale entre les hommes et les  femmes,
- séparation entre le pouvoir et la religion
- indépendance de la justice
- liberté de culte et de religion
- liberté de la presse, liberté d’association, liberté de réunion
- droit au travail, droit à la santé, droit à l’éducation
- respect de tous les droits de l’homme sans exception

Alors si vous avez la chance de pouvoir voter le 23 octobre réfléchissez bien, ne votez ni pour les partis de l’argent, ni pour les partis extrémistes et conservateurs, votez pour un parti progressiste.
Lorsque vous  mettrez votre croix dans la case de votre choix, pensez aux enfants de la Tunisie de demain, votez pour leur liberté et leur dignité, pensez aux martyrs de cette révolution qui sont morts pour cette chère liberté qu’ils auraient tant aimé connaître et  vivre.

La Tunisie de demain est entre vos mains. Bon vote.
                                                                                        
Marie Christine Barkia

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Commentaires 

 
+1 #35 Respect et citoyenneté.
Ecrit par Musulman.     05-11-2011 11:20
@mika

Aussi, les non musulmans doivent respecter Le Coran.
 
 
-1 #34 RE: Point de vue d’une franco-tunisienne sur les élections du 23 octobre
Ecrit par hammadi     04-11-2011 14:42
je vote marine pour dégager les zimigris pro-nahdha
 
 
-1 #33 @musulman tu es un malade
Ecrit par mika     03-11-2011 21:42
mais je m'en bats les steacks de ta religion, tu ne m'imposeras rien et ce n'est certainement pas un livre qui va me dicter ma conduite, aussi sacré soit-il.
 
 
-1 #32 Avis minoritaire !.
Ecrit par Musulman.     26-10-2011 09:35
L'avis de Mme Barkia est celui d'une minorité insignifiante de tunisiens comme le montre l'échec cuisant du MDS aux résultats préliminaires du scrutin.
 
 
#31 Vice de forme.
Ecrit par Musulman.     26-10-2011 09:30
@zico

Les juges de Mouhammed Zrig ne précisent pas l’origine de leurs informations relatives à Ennahdha. Ils sont en contradiction avec beaucoup d’autres cas où plusieurs pays ont accepté des centaines de réfugiés politiques d’Ennahdha. Vous montrez une exception en omettant sciemment le cas général pour démontrer subjectivement ce que vous voulez selon vos préjugés. Que dites vous de ces multiples centaines réfugiés politiques d’Ennahdha ? Comment se fait-il qu’aucun des pays hôtes ne leur avait reproché des crimes ou du terrorisme ? Il s’agit d’un cas exceptionnel où les juges n’ont pas trouvé la bonne source d’information. Aussi, vous vous êtes tu à propos de tous les cas admis dont l’acceptation signifie implicitement l’absence de tout crime et de tout terrorisme. Vous ne dites si l’appelant a fait un pourvoi en cassation et dans l’affirmative quel en est le jugement. La cour de cassation est spécialisée dans l’examen de l’application de la loi et est compétente pour annuler les jugements dans des cas similaires au jugement présent où il existe un vice de forme manifeste.
 
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