Lettre ouverte au chef du gouvernement, Hamadi JEBALI

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Publié le Mardi 30 Octobre 2012 à 14:49
Hamadi JebaliDepuis le 14 Janvier 2011, on observe une prolifération inquiétante d’étranges phénomènes qui viennent s’accumuler aux innombrables maux qui rongent déjà notre société.

Ces phénomènes sont des clichés post révolutionnaires aussi palpables dans les médias tunisiens, et le web que dans la vie de tous les jours. Considérer tout les opposants d’ENNAHDHA en tant qu’ennemis de dieu, confondre tous les adhérents de l’EX-RCD à des dangereux tortionnaires, et croire que tous les barbues sont d’illuminés salafistes sont des prototypes de ces stéréotypes qui se sont propagés après la révolution tunisienne.

Néanmoins, ces clichés émanent tous d’une généralisation, figure bien connue de ce qu’on appelle communément « distorsion cognitive » qu’on peut définir comme un jugement erroné qui conditionne la vision de la réalité que se forge une personne ou un groupe de personnes ; c’est la tendance à la généralisation à outrance . Assurément à partir d’un élément spécifique, isolé de son contexte, on tire des conclusions qui s’étendent à un ensemble de situations ou de personnes. Cette « distorsion cognitive » se rencontre dans la plupart des pathologies psychiatriques.

Par ailleurs, des discours bizarres parfois délirants, les difficultés à partager une interprétation du réel avec les autres, la perte de contact avec la réalité, et le sentiment de persécution, sont aussi des symptômes rencontrés dans certaines pathologies psychiatriques. C’est les manifestations de ce qu’on appelle communément la « schizophrénie ».

Monsieur JEBALI : votre gouvernement souffre-il de « schizophrénie politique »?
Permettez-moi Monsieur d’éclairer votre lanterne en vous apportant quelques éléments de réponse.

Assurément la réponse est oui car certains comportements et discours des membres de votre gouvernement, me laissent perplexe, vu qu’ils révèlent à mon sens certains symptômes pathologiques. En effet :

La plupart de vos allocutions ont stupéfié plus d’un car elles étaient souvent bizarres et dénuées de sens, à ce titre votre intervention télévisée désormais célèbre sur « Le ras mel est jabene » en est l’illustre exemple.

Par ailleurs, les déclarations tonitruantes de vos protégés étaient aussi délirantes que les vôtres et l’intervention de Monsieur Abdessalem sur la longueur des cotes tunisiennes en est la parfaite illustration.

En niant l’existence d’une menace salafiste dont l’écrasante majorité des médias tunisiens, des partis de l’opposition et des représentants de la société civile ont scandé le danger, votre gouvernement a démontré qu’il avait de sérieuses difficultés à partager une interprétation du réel avec les autres. En effet, avant le regrettable incendie de l’ambassade et de l’école américaine qui a couté la vie à 4 Tunisiens, il y avait beaucoup de signes précurseurs notamment les affaires de la Manouba, d’El Abdelliya, de Sejnane, les violences de Bizerte que votre gouvernement a feint de ne pas voir.

En affirmant que le gouvernement en place était le meilleur que la Tunisie n’a jamais eu, malgré un laxisme ahurissant face à certaines situations graves notamment le fait d’assister à des mariages collectifs pendant que des Tunisiens périssaient au large de LAMPADOUZA, votre gouvernement a démontré qu’il a perdu tout contact avec la réalité.

-En accusant les médias souvent qualifiés de « médias de la honte », et l’opposition souvent qualifié de « Résidu de l’ancien régime », d’entraver la bonne marche de la Troïka, votre gouvernement a essayé à plusieurs reprises de justifier son incapacité à régler les problèmes les plus élémentaires du peuple tunisien par la persécution dont il se croit victime.

Permettez-moi Monsieur le Premier ministre tant qu’il est encore temps, d’administrer à votre gouvernement le seul remède efficace à mon sens pour le sauver de la « schizophrénie politique » qui le guette et sauver par la même occasion notre chère Tunisie. DEMISSIONNEZ !, DEMISSIONNEZ ! Et laissez la place à des politiciens non affectés par ce mal. En attendant, votre gouvernement risque de faire partie des clichés post révolutionnaires palpables dans notre société car les Tunisiens pourront facilement généraliser le cas de votre gouvernement à toute la classe politique, en considérant que tous les hommes politiques tunisiens sont atteints de « schizophrénie politique ».

Cher monsieur, démissionner en admettant que votre gouvernement est souffrant de « schizophrénie politique », vous permettra d’entrevoir les lueurs de la guérison, car sinon vous risquerez par votre déni de plonger davantage un peuple tunisien souffrant, dans l’enfer d’une maladie mentale grave qui est la « distorsion cognitive ».

Selim KOUIDHI
Expert Comptable

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Commentaires 

 
-3 #1 travailler
Ecrit par tunisien     19-11-2012 01:03
monsieur le comptable fait ton travail et laisse les autres travailler, je sais que c est long ,commence par toi meme a faire ton travaille correctement merci ;-)
 
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