Un journaliste de Gnet agressé devant le siège de l’UGTT |
Publié le Dimanche 06 Mars 2011 à 23:31 |
Tunis, le 5 mars 2011. Ben Ali est parti depuis presque deux mois pendant lesquels la Tunisie s’est battue et continue encore à se battre. Des têtes sont tombées. Le gouvernement a changé. Mais certains agissements continuent et des forces « occultes » continuent à sévir. Récit de ce que le journaliste de Gnet dans la place Mohamed Ali, devant le siège de l’UGTT, a subi. Il est 10h du matin. Aux alentours de Beb Bhar, au cœur de la capitale Tunis, les forces de l’ordre sont massivement rassemblées. La raison ? A quelques dizaines de mètres, une manifestation contre l’UGTT est prévue dans la place Mohamed Ali. J’y vais pour couvrir l’évènement. A mon arrivée, la surprise est de taille : le nombre des manifestants est très réduit, trop réduit. Pourquoi ? Alors que les appels étaient incessants depuis plus d’une semaine et la liste des potentiels participants sur Facebook affichait environ 3 000 manifestants ? La réponse se trouve à une centaine de mètre (témoignage vidéo sur Facebook). En effet, la place Mohamed Ali est quadrillée par des bandits, venus empêcher toute sorte de contestation. Je reviens tout de même pour chasser le doute. Il est 10h30 : Une femme est verbalement agressée par des hommes qui rôdaient autour de l’entrée du siège de l’UGTT. Pour quel motif ? Nous ne le saurons probablement jamais. La confusion est telle, que nous n’arrivons pas à décrypter les causes de l’incident. Intimidée et effrayée, la dame décide de quitter la place. Les hommes reprennent position, non sans continuer à l’insulter. Il est 10h40, la place commence à se remplir timidement. Certains jeunes au look très branché, voient ma présence d’un mauvais œil. Ils savent que je ne fais pas partie du décor et braquent leur attention sur mes mouvements. A chaque fois que j’essaie d’utiliser mon téléphone, l’un d’eux s’approche dangereusement, cigarette à la main, espionnant mon écran du coin de l’œil. Une fois, c’est un hasard. Deux fois c’est une coïncidence. Trois fois c’est une certitude. Je comprends finalement que non seulement je ne suis pas le bienvenu mais que si je filme, ce serait à mes risques et périls. Jusqu’ici, tout allait bien. Mais, vers 10h45, une Peugeot 407 noire fait irruption dans la place. Je comprends rapidement qu’un ou plusieurs personnages influents sont à bord. En effet. La voiture transportait, entre autres, Houcine Abbassi, secrétaire général adjoint chargé de la législation, du contentieux, des études et de la documentation. En un rien de temps, un bouclier humain, composé « des jeunes espions » et des hommes plus âgés, est formé autour du véhicule. C’est là que je partage mon étonnement avec deux manifestants présents : « Quelle escorte pour la 407. Impressionnant ». Erreur impardonnable, puisque cette réaction suscite la colère d’un homme qui était à deux mètres, tendant l’oreille. Visiblement pas content, il s’adresse à moi, la voie menaçante et le regard enflammé : « Elle te dérange la 407 ? Tu as un problème avec la 407 ? Tu as des problèmes avec nous ? » Sur le coup, je ne comprends pas bien ce qui se trame. L’homme me pousse à l’intérieur d’un magasin de rideaux et c’est là que je réalise la gravité de la situation. Les renforts arrivent (6 à 7 personnes). L’agression physique commence. Il n’y avait personne pour m’aider à m’en sortir. Il n’y avait pas d’agents de la Police. Dix secondes s’écoulent comme une éternité. Je m’en sors par miracle. Je reçois des coups de poings, de pieds. A la tête, au nez, sur la bouche et à la jambe. La manifestation n’aura finalement pas lieu. Dans la Tunisie de l’après Ben Ali, la répression continue. Le témoignage sur la chaine Nessma Selim Slimi |
Commentaires
Ecrit par le citoyen vigilant 08-03-2011 16:42
Mais certains lecteurs de Globalnet me font rire quand ils voient la milice du RCD partout la police politique infiltrant la manif. cette police qui a infitré le sit-in de la Kasbah l'a fait entre autres contre Jrad (l'UGTT n'était-elle pas présente au sit-in)? Son intérêt aujourd'hui n'est donc pas de le défendre.
des témoins au-dessus de tout soupçon témoignent de la répression de ce rassemblement par les barbouzes de Jrad. D'ailleurs il sont coutumiers du fait. moi-même responsable syndical, ayant été à la tête d'un syndical national, je témoigne avoir été molesté plus d'une fois par cette milice alors qu'en compagnie des cadres de mon syndicat je manifestais pour que le BE nous accorde un congrès démocratique et représentatif
jrad et une bonne partie de son bureau sont des responsables d'un autre temps qui sont des bureaucrates opportunards et imperméables à toute idée de démocratie.
Ecrit par Tunisien Libre 07-03-2011 21:11
Pourquoi voulez-vous que les facebookistes réussissent leur putsch contre la direction de l’UGTT avec leur « Dégage » et leurs documents truqués dans l’intérêt des entrepreneurs de la sous-traitance intérimaire et l’exploitation des travailleurs ?
Le seul tort de JRAD-BRIKI, serait-il d’avoir demandé à Mohamed Ghannouchi plus de dialogue et de transparence dans le pilotage de la période de transition?
Ecrit par MD 07-03-2011 19:25
Pour commencer a qui appartient le siege ou l'acte a ete commit?
NDLR : La plainte a déjà été déposée. Merci.
Ecrit par Attention! 07-03-2011 17:16
Les bandits de Ben Ali font tout pour nous diviser car le chaos leur profite en permettant leur impunite.
Il est maintenant documente que l'une de leurs methodes favorites est l'infiltration des manifs pacifiques pour les rendre violentes et polariser les uns contre les autres. Et ensuite vient l'intox pour faire courrir le bruit que ce sont les manifestants qui sont responsables de la violence.
Restons vigilants contre l'intox! Et quand une manif est tendue, gardons en tete que ca profite a ceux qui se servent du chaos pour rester caches.
Ecrit par Ab 07-03-2011 17:10
Une enquête sérieuse et une purge doit être menée contre la racaille de l'UGTT pour sauver cette honorable institution du pays et pour sauver la révolution.