Tunisie/Dar Assabah en grève, des soutiens politiques sur place (Vidéo)

Publié le Mardi 11 Septembre 2012 à 12:30
Les journalistes de Dar Assabah sont entrés en grève mardi matin afin de protester contre les récentes nominations au sein de leur établissement et l'ingérence du nouveau directeur général , Lotfi Touati, dans leur ligne éditoriale.

Des constituants tels que Khemaies Ksila et Issam Chebbi étaient présents sur les lieux afin de soutenir les journalistes : "Je ne pensais pas qu'un an et demi après la révolution, les journalistes allaient demander la liberté d'expression ! Je crois que c'est une bataille perdue d'avance par le gouvernement. Certes, il y a des choses à améliorer dans le secteur mais je pense qu'il a vraiment changé depuis le 14 janvier".
 
De son côté, Ksila estime que la nomination de Lotfi Touati à la tête de la direction générale de Dar Assabah est "un coup monté par le gouvernement pour contrôler les médias". Quant à Youssef Seddik, il a déclaré que "le peuple tunisien a besoin de savoir la vérité maintenant pas après 23 ans comme ce fût le cas avant", "Laissez-nous vivre" a-t-il crié avant de traiter Touati de "menteur".
 
Suite à l'échec des réunions de conciliation entre le syndicat de base d'Assabah, le syndicat général de la culture et de l’information au sein de l’UGTT d’un côté et un membre du conseil d’administration de Dar Assabah et le Directeur Général de l’autre, la grève annoncée la semaine dernière a eu lieu et les journaux de Dar Assabah ne paraîtront pas mercredi. Les journalistes semblaient tout de même un peu optimistes puisque selon les dernières informations qu'ils ont obtenues, le gouvernement a commencé à chercher le successeur de Touati depuis la semaine dernière.
 
Des journalistes qui ne travaillent pas au sein de Dar Assabah sont venus soutenir leurs confrères estimant que ce qui se passe avec ces derniers n'est que le début d'une campagne qui vise à faire main basse sur tout le secteur : "La bataille a commencé ! Ils veulent nous faire taire car le nombre de chômeurs a augmenté alors qu'ils avaient promis de faire travailler 400 000 personnes !" a scandé un journaliste, avant d'ajouter : "Je voudrais envoyer un message au nouveau Abdelwahhab Abdallah, Lotfi Zitoun : Où étais-tu le 14 janvier à 8H du matin ?"
 
Le président de l'Union des chômeurs, Salem Ayari a pris ensuite le relais et s'est adressé aux présents: "Ils veulent arrêter la seule chose qui a changé depuis la révolution en Tunisie : Les médias. Au lieu d'améliorer votre situation, ils veulent que vous vous taisiez ou que vous ne parliez que de leurs réalisations" avant de céder le micro, Ayari a ouvertement visé Lotfi Touati : " Il faut écarter ce lâche ".
 

Reportage et Vidéo d'Anis Ben Othman et Selim Slimi