Tunisie/Constituante : Nejib Chebbi indûment coupé en pleine intervention |
Publié le Mardi 24 Janvier 2012 à 11:35 |
Intervenu hier, lors du débat avec le gouvernement, Ahmed Nejib Chebbi n’a pas pu aller jusqu’au bout de son intervention, le micro lui a été coupé net par Mustapha Ben Jâafar, président de l’assemblée constituante. Un geste indu, envers celui qui se prévaut d’un long combat politique, et qui mérite quand même une certaine indulgence, en matière de temps de parole imparti. Le souci d’équité en matière de distribution du temps de parole ne doit se transformer en épée de Damoclès imposée aux leaders de l’opposition, les empêchant d’exprimer, sans contrainte, leur opinion. En cette phase critique que traverse la Tunisie, autant les Tunisiens veulent entendre le discours du gouvernement, et sa perception de la situation, autant ils ont le droit d’écouter l’opposition. C’est ainsi qu’ils peuvent se faire une idée complète de la situation et construire leur propre opinion. Cet échange tant affectionné par les Tunisiens est l’un des aspects, que l’on doit jalousement préserver, dans cette phase de transition démocratique, vouée à faire rentrer la Tunisie dans l'ère de la deuxième République démocratique. Dans son intervention, qu’il n’a pas pu, hélas, achever, l’élu de la constituante, est revenu sur l’interview télévisée de Hamadi Jebali, accordée aux trois chaînes de télévision locales samedi, où "le chef du gouvernement a fait porter la responsabilité de la situation actuelle, à deux forces, celles qui ont perdu les élections, et les forces contrerévolutionnaires qui cherchent à revenir par la fenêtre, après qu’ils aient été chassées par la porte", dit-il. "Je demande à Monsieur le chef du gouvernement de clarifier ses propos ; s’il y a des forces politiques qui assument la responsabilité de ces actes, qu’on les cite par leur nom et qu’on leur fasse assumer la responsabilité", exhorte Nejib Chebbi, en estimant qu’il n’existe "aucune force politique qui œuvre à susciter cette tension, car celle-ci n’est pas provoquée". L’élu de la constituante appelle aussi Hamadi Jebali à révéler les noms des forces contrerévolutionnaires, pour qu’elles soient poursuivies pour les actes que la loi pourrait condamner. Selon son analyse, "ce type d’explication nous éloigne de la vérité", celle-ci est pourtant claire à travers ce qu’on peut constater dans les régions qui connaissent une tension, comme celles du Nord-Ouest, Fernana, Aïn Drahem, Nefza et Tabaraka, explique-t-il en subtance. L’élu de la constituante déplore la précarité dans laquelle vivent les habitants de ces régions, où les pensions des travailleurs n’ont pas été versées depuis cinq mois, de l’aveu des autorités régionales, où les gens ne travaillent que 13 jours, voire 10 jours ou 9 jours/mois, et reçoivent des salaires dérisoires. Il fait part du "sentiment aigu d’exclusion éprouvé par les habitants de ces régions "belles et riches, mais désargentées". A ce stade de son intervention, le leader historique du PDP s’est vu rappeler par le président de l’assemblée qu’il est en train de dépasser le temps qui lui est imparti. C’est là que l'élu proteste : "il y a des semaines qu’on demande ce débat avec le chef du gouvernement et les membres du gouvernement, vous ne pouvez pas prétendre que le temps est précieux et que nous entravons le travail du gouvernement". Mais, Mustapha Ben Jâafar a déjà coupé le micro, son interlocuteur ne décolérait pas. La frustration de Nejib Chebbi est tout à fait compréhensible, tout autant que celle de ceux qui voulaient le voir achever son intervention, dans le respect des règles de bienséance. Une méthode à revoir. Gnet
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Commentaires
Ecrit par hammadi 26-01-2012 17:37
démocratie made in jerdhène ennato
Ecrit par Khammous 25-01-2012 15:11
Ecrit par ZeinebTurki 25-01-2012 14:12
Ecrit par khammous 25-01-2012 11:52
°° Nul ne peut se faire prévaloir de sa propre turpitude°°
C'est à dire quand je fais une connerie je ne peux la justifier par le fait que l'autre a fait la même connerie...
ANC voulait le pouvoir, peut être, mais la Troika aussi.Avec la différence que la Troika a dénaturé les élections constitutionnelles pour en faire des élections législatives contrairement à la volonté populaire alors que ANC voulait le pouvoir conformément a la constitution de 1959 qui n'était pas encore suspendue .
NB: La constitution de 2012 a de très fortes chances d'être à peu près °°copier coller°° avec celle de 1959 c'est à dire moderne et islamique à la fois comme le désire Rached ghannouchi Un disciple de BOURGUIBA qui s'ignore.
Ecrit par tunisien 25-01-2012 09:57
ca c beau qd meme !!!
Gnet n'a pas remarqué que le président de l'ANC a toujours fait cela avec tous les élus, et que surtout, tous les élus concluaient leur intervention après que MBJ leur avertisse sur le temps, sauf ce ANC qui ne fait que critiquer, et rien que critiquer !!!
Pauvre ANC, et pauvre Gnet (du moins l'auteur de cet article) ...