Tunisie, Sihem Badi clarifie sa position sur le mariage "orfi"

Publié le Jeudi 08 Mars 2012 à 09:55
Sollicitée par les Sihem Badimédias internationaux lors de sa participation au colloque de l’IMA à Paris, Sihem Badi, ministre de la Femme et de la Famille, se donne volontiers au jeu des questions/réponses. Dans un bref entretien avec Gnet, la ministre clarifie sa position sur le mariage "orfi," après que des propos qui lui sont imputés à ce sujet, aient alimenté une large polémique.

Quelles sont les actions que vous avez entreprises depuis que vous êtes à la tête du ministère ?

Nous avons procédé à une restructuration pour rendre le ministère fonctionnel.  Car, on ne peut pas travailler sans avoir des structures pour élaborer des stratégies et des projets. Nous avons procédé à des régularisations des situations catastrophiques, étant donné que les  promotions et les titularisations étaient bloquées.
Auparavant, les gens qui ne cautionnaient pas le régime n’avaient pas droit aux promotions. On a tenu des réunions nationales avec les responsables des secteurs de l’enfance, de la famille, des personnes âgées pour recenser les problèmes et les difficultés et essayer de réfléchir ensemble pour trouver des solutions adéquates. On a effectué des visites sur le terrain pour s’enquérir de l’état de nos structures.

Qu’est-ce qui a été fait en matière de projets ?

On est en train de voir quels sont les projets pour la femme rurale qu’on peut valider pour les subventionner en tant que gouvernement, ou les proposer aux bailleurs de fonds. On a demandé aux gouvernorats de nous présenter les projets en attente. On est en train de faire des enquêtes de terrain sur la violence faite aux femmes, les meilleurs moyens pour la participation de la femme à la vie politique et économique, sur les lois à réviser pour plus de justice et d’égalité des chances. Les enquêtes concernent également les enfants de la rue, et l’interruption précoce de la scolarité chez les filles.
On prévoit également une collaboration avec les autres ministères en matière de lutte contre la pauvreté, l’emploi, la formation, l’amélioration des conditions de vie de la famille tunisienne (santé, éducation, emploi). On est en train d’encourager les ONG et les bailleurs de fonds d’investir en Tunisie. On a réussi à convaincre beaucoup d’entre eux, mais ça reste au stade des projets et des promesses.

Quels sont ces bailleurs de fonds ?

Plusieurs bailleurs de fonds, principalement des ONG européennes.

Vos propos sur le mariage orfi (mariage coutumier) ont suscité une large polémique et ont même fait réagir lors du colloque de l’IMA Souhayr Belhassen, président de la FIDH. Pourriez-vous clarifier votre position là-dessus ?

Selon le code de statut personnel, les décrets 31 et 35 exigent depuis 1957 l’inscription du contrat de mariage auprès autorités de l’état civil, ce qui reste comme une preuve écrite qui préserve les droits de la femme, en cas de décès de l’époux (héritage), et préserve ses droits et ceux de ses enfants, en cas de divorce.

La religion interdit, par ailleurs, le mariage coutumier car il y a l’absence de deux conditions nécessaires : la présence du wali (NDLR : tuteur) et al-Ishhar (la célébration). Ce type de mariage est une violation de droit, qui entraîne la violation d’autres droits, ça peut ouvrir la porte à la polygamie. Il peut inciter une femme divorcée à ne pas garder la pension alimentaire et la maison, ou la rente si elle est veuve. Si elle est séparée, elle n’a aucune preuve pour prouver ses droits.
Propos recueillis par H.J.

  Voir le tchat de Sihem Badi  sur le Monde.fr  effectué ce mercredi 8 mars.


 

Commentaires 

 
+2 #2 Et moi je ne pratique qu'un seul langage
Ecrit par khammous     11-03-2012 22:44
Ce langage c'est que
1/ le mariage ORFI est (...) hlal. Point barre
2/ Depuis que des tunisiens ont crû
redécouvrir leur religion ils ne cessent de traiter que des problèmes de sexe.. COMME SI L'ISLAM N'ETAIT QU'UN OUVRAGE DE SEXOLOGIE....
 
 
+3 #1 l'eau de la mer
Ecrit par Royaliste     08-03-2012 20:50
elle ne clarifie pas sa position elle se contredit
Comme tous les menbres de ce gouvernement, elle pratique un triple langage, un pour les locaux, un pour les étrangers et un troisiéme quand ils sont entre eux
 
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