Tunisie : Après la BCT, Mustapha Kamel Nabli réfléchit à son avenir politique

Publié le Vendredi 20 Juillet 2012 à 11:57
Mustapha Kamel Nabli déclare que c'est au gouvernement de faire un audit de la dette. Dans une interview accordée à France 24, Mustapha Kamel Nabli, ancien gouverneur de la banque centrale, est revenu sur les circonstances de sa destitution. Tout en saluant le processus qui s’est fait à travers un débat à la constituante, il persiste à dire que  les raisons de sa destitution sont politiques et que les griefs qui lui sont faits sont erronés. Mustapha Kamel Nabli perçoit dans la façon de son limogeage, ainsi dans celle dont a été révoqué le PDG de l’INS, "une volonté de maîtriser l’Etat d’une façon partisane".

Au sujet de l’appel exprimé par le chef de l’Etat Moncef Marzouki d’auditer la dette tunisienne, dans la mesure où une partie de cette dette aurait servi à la dictature, l’ancien gouverneur de la BCT s’est interrogé "pourquoi le président ne demande pas au gouvernement de faire un audit, c’est le rôle de la troïka au pouvoir de faire un audit, ce n’est pas le rôle de la banque centrale".

"La troïka détient les différents leviers de l’Etat, et l’institution qui s’endette, paye et gère la dette de la Tunisie, s’appelle le ministère des Finances, donc  c’est au gouvernement de faire cet audit", ajoute-t-il.

MKN estime légitime qu’il y ait eu cette demande d’audit : "il y a eu une période de l’histoire du régime déchu où il y avait corruption et mauvaise utilisation des ressources de l’Etat, ce n’est pas uniquement la dette qui doit être auditée, toutes les ressources de l’Etat doivent l'être. Le tout est d’être précis est de savoir que faire exactement et comment le faire".

Au sujet de son avenir politique, et des informations faisant état que le parti Nida Tounes de Béji Caïd Essebsi chercherait à l’approcher, Mustapha Kamel Nabli dit s’intéresser à l’activité politique en Tunisie, "le pays passe par une phase extrêmement critique de consolidation de la démocratie et des institutions démocratiques. Je m’intéresse à la chose publique, je continue à le faire, mais c’est trop tôt de dire comment. Je prendrai un temps de réflexion avant de décider comment cela peut se faire", a-t-il conclu.