L’euthanasie, le débat encore et toujours

Publié le Samedi 15 Novembre 2008 à 12:33
Le Temps- L'Euthanasie est un sujet qui n'est certes pas d'actualité du côté de chez nous et dans le plus clair des contrées arabo-africaines, puisqu'il intéresse les Occidentaux où le débat y fait rage entre partisans et farouches opposants à cette approche.

N'empêche que certains d'entre nous, confrontés à des situations difficiles, ingérables, vivant mal les souffrances atroces et « inutiles » endurées par un proche parent inéluctablement condamné par une médecine reconnaissant ouvertement ses limites, son impuissance, d'y penser voire de la souhaiter ardemment. Il y a la loi mais il y a la dualité entre religion et science. Et pourtant elles ne sont pas antagonistes.

Témoignage des médecins réanimateurs

« Ne pas confondre avec la mort cérébrale »

Nous avons pris attache avec un collège de médecins réanimateurs. Leurs témoignages sont les mêmes et, en substance, ils consistent en ceci :

« Pour commencer, l'Euthanasie n'a jamais été de mise en Tunisie car elle est strictement interdite par la loi. Dans les pays nordiques, et pour peu qu'un patient se sachant irrémédiablement condamné par une maladie incurable et le faisant atrocement souffrir, exprime la volonté de « s'en aller » ou que sa famille le veuille quand il est dans l'incapacité de le faire on passe à l'acte.

Pareille approche n'est jamais envisagée chez nous. Seulement, pour répondre à votre question: (dans quelles circonstances débranchons-nous un patient ?), et là nous sortons du cadre de l'Euthanasie, nous le faisons uniquement dans le cas d'une mort cérébrale. Sur le plan médico-légal, est déclaré légalement mort tout sujet ayant une activité cérébrale nulle visualisée et prouvée par deux tracés électriques(EEG) plats à 48 heures d'intervalle ou par une angiographie cérébrale mettant en exergue l'absence complète de la moindre vascularisation cérébrale, et en dehors de tout traitement risquant d'interférer ou d'influencer ce diagnostic. A l'inverse de la croyance générale stipulant que la mort légale rime avec un arrêt cardiaque. Donc, dans le cas strictement précis de l'arrêt de toute activité cérébrale, où le patient est, faut le souligner avec insistance, considéré sur le plan médico-légal mort, le médecin réanimateur est en droit d'arrêter la respiration artificielle, de le débrancher. Mais ce n'est nullement un acte entrant dans le cadre de l'Euthanasie ; le sujet étant déjà considéré légalement mort.

Une remarque cependant, c'est dans ces conditions de mort cérébrale, qu'on peut exhausser le vœu d'un donneur d'organes sous certaines conditions médicales strictement et rigoureusement codifiées. »

 

Commentaires 

 
#1 tous les pays ont leur loi sur ce sujet
Ecrit par reflexion     17-11-2008 13:42
loi Léonetti en France
La loi interdit "l'acharnement thérapeutique", prône le recours aux soins palliatifs et prévoit le droit pour le patient de refuser un traitement et pour les médecins de "laisser mourir".

Par acharnement thérapeutique, on entend tout traitement disproportionné par rapport à l'objectif visé, c'est à dire des traitements lourds et parfois difficiles à supporter alors que le patient n'a plus aucune chance de s'en sortir.

Les soins palliatifs doivent être mis en oeuvre pour aider le patient à ne pas souffrir, en attendant la mort.

Et "laisser mourir", ça veut dire quoi ?
C'est LA grande nouveauté de la loi Léonetti. Les médecins peuvent "décider de limiter ou d'arrêter un traitement inutile, disproportionné ou n'ayant d'autre objet que la seule prolongation artificielle de la vie". Mais cette décision doit être collégiale (c'est-à-dire prise par plusieurs médecins), en concertation avec le patient ou une personne de confiance qu'il a désignée, ou sa famille.

La loi stipule que les médecins peuvent administrer des médicaments pour soulager la souffrance avec pour "effet secondaire d'abréger la vie" d'un malade en "phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable".
Mais le fait d'administrer une substance pour faire mourir reste totalement illégal. Si un médecin le fait, il peut être poursuivi devant une cours d'assises pour "assassinat avec préméditation"... un crime passible de prison à perpétuité.

Dans le cas de Chantal Sébire alors...
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.