S.Dilou:"Il Faut que tout le monde sache que l'impunité fait partie du passé"

Publié le Jeudi 09 Février 2012 à 10:33
«Le sujet des libertés et des Droits de l’Homme est l’affaire de tous les partis quelque soient leurs orientations politiques, quelque soient leurs positions, c’est l’affaire de tous les Tunisiens », déclare Samir Dilou, Ministre des Droits de l'Homme, de la Justice Transitionnelle et porte-parole du gouvernement, lors de la cérémonie de coup d’envoi de la consultation nationale pour prévenir, éradiquer la torture et les mauvais traitements. Cet évènement qui aura lieu à Tunis le 9 et 10 février courant, réunira plusieurs experts de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) et de la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme.

«Sous l’ancien régime la torture était une politique d’Etat. Après la révolution, elle n’a pas cessé. Un ministre a beau connaitre par cœur tous les textes des conventions internationales à ce sujet…il faut du temps pour que les autres corps respectent ces textes. Il faut que tout le monde sache que fuir la justice fait partie du passé», ajoute le ministre. Selon lui, certains membres du gouvernement actuel portent encore les séquelles des tortures subies sous l’ancien régime « et nous souhaiteront pas qu’un autre tunisien en soit victime ».

La Tunisie a signé la Convention contre la torture le 26 août 1987 et l’a ratifiée le 23 septembre 1988. Elle a également confirmé son adhésion, au protocole facultatif à la convention de lutte contre la torture, au statut de Rome pour la Cour pénale internationale et à la convention internationale pour la protection de toutes personnes contre les disparitions forcées, du 16 février 2011. 
« Cela n’a pas empêché l’ancien régime de perpétrer les pires sévices sur les opposants et nombreux parmi ceux qui critiquent sa politique », fustige Mokhtar Trifi, président honorifique de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme.
Il a exposé un nombre de point pour lesquels milite la Ligue. Parmi eux, revoir la loi sur la prescription au sujet de la torture, l’obligation de présence de l’avocat de l’accusé depuis le début des interrogatoires, introduire la notion de lutte contre la torture dans les manuels scolaires, criminaliser l’acte et faire comparaitre les plus hauts responsables devant la justice pour répondre de leurs actes.

Pour sa part, le vice préside de l’OMCT, Dick Marty, a appelé à ce qu’il y ait un travail de mémoire et de justice « que l’on doit aux victimes de la répression. Il ne peut y avoir aucune réconciliation possible sans ce travail ».

Selon lui, le mépris des Droits de l’Homme est toujours aux aguets «  Des pays dits démocratiques ont commis de graves abus au nom de la lutte contre le terrorisme. Le respect des droits de l’Homme et la démocratie ne sont pas des acquis ni des cadeaux, mais des valeurs qu’il faut reconquérir jour après jour».

Samir Dilou a par ailleurs regretté que l’on critique la politique du gouvernement : « La phrase que je trouve désolante est que l’on ait dit de nous, la dictature les a réuni et la liberté les a étouffé. La politique a ses exigences…Concernant la lutte contre la torture la volonté politique est présente, la situation de la Tunisie est fragile…il faut du temps. L’essentiel est que la volonté y est », dit-il.
Chiraz Kefi
 

Commentaires 

 
-1 #2 Mensonges
Ecrit par HatemC     10-02-2012 14:31
Ah oui ? je crois rêver, ce type s'ecoute t-il qd il parle et fait des annonces ? Qu'en est-il des femmes violentées par ses amis SALAFISTES ? qu'en est-il des journalistes agressés par ces amis ? les exemples sont légions. mais peut être parle t-il d'appliquer la loi contre les démocrates, les honnêtes gens qui n'aspirent qu'à vivre dans un état de droit. Le double transpire pas tous ses pores. c'est incroyable ce qu'il dégage comme mesquineries. Hatem Chaieb
 
 
+1 #1 Sakiet sidi youssef
Ecrit par Khammous     09-02-2012 14:52
°°La vice préside de l’OMCT, Dick Marty, a appelé à ce qu’il y ait un travail de mémoire et de justice « que l’on doit aux victimes de la répression.. Il ne peut y avoir aucune réconciliation possible sans ce travail ».°°
Et la centaine de petits écoliers de SAKIET SIDI YOUSSEF bombardés en 1958 par l'aviation française volant en basse altitude en pleine récréation?? Oubliés ?? Jamais!! en tout cas par les gars de ma génération
 
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