En Sit-in, les forces de sécurité exigent des excuses de Béji Caïd Essebsi

Publié le Jeudi 08 Septembre 2011 à 16:00
Après le discours de mardi du premier ministre Beji Caid Essebsi, les agents de l’ordre sont en colère à cause des propos désobligeants avec lesquels il les avait désignés. Deux jours après leur première manifestation contre les conditions de travail,  à la place de la Kasbah, l’union des syndicats de la police a organisé, ce matin, un deuxième rassemblement devant les portes du ministère de l’Intérieur.

A 10 heures du matin de ce jeudi une centaine d’agents de l’ordre en civil ce sont réunis comme prévu sur l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, portant des pancartes et scandant des slogans tels que « Nous sommes des hommes, des lions, nous ne sommes pas des singes », en réponse à ce qu’avait proféré le premier ministre à leur encontre deux jours avant. Les manifestants étaient séparés des passants par du fil barbelé, en présence de militaires et d’autres policiers en exercice qui assuraient la sécurité. Un agent de la Police secours, interrogé sur les raisons du sit-in, répond : «  Nous voulons que le Premier ministre formule des excuses officielles pour ce qu’il a dit dans son allocution à propos des policiers du syndicat. Trouvez-vous normal qu’on ait jeté à certains collègues des bananes et du kaki ?».

Le premier ministre a dit que certaines personnes sont en train de monter la police contre ce qu’il croît être l’intérêt du pays, ne trouvez-vous pas qu’il dit vrai ? «Non ce n’est pas vrai. Personne ne nous monte. Nous voulons juste qu’on reconnaisse comme étant un corps qui a beaucoup travaillé pour faire réussir la révolution. Et puis qu’on ne nous mette pas à la tête de la garde nationale, un militaire qui ne sait pas gérer les situations difficiles alors qu’il a des avantages faramineux. Il n’a rien fait pour gérer les crises depuis qu’il est à son poste ».  Un autre agent pense, quant à lui, que « la plus grosse erreur » a été l’éviction de 42 cadres du Ministère de l’Intérieur, par Farhat Rajhi, lors de son passage à la tête dudit ministère : « Une bonne partie de ces personnes, étaient des personnes compétentes et valables. C’est une perte », dit-il.

Un peu plus tard, la foule des policiers protestataires, a fait le tour du bâtiment de leur ministère, surveillée de près par d’autres agents qui s’assurent qu’aucune personne étrangère ne puisse accéder au regroupement. Dans la foulée, un jeune homme, disant venu filmer pour mettre la vidéo sur Facebook, a été violement écarté par plusieurs agents en civil. Seules les personnes ayant des autorisations pouvaient accéder de près à la manifestation, " de peur qu'il n'y ait des infiltrés qui sèment la zizanie", dit un agent.
Chiraz Kefi