Yémen : 60 morts dans un attentat-suicide à Aden

Publié le Lundi 29 Août 2016 à 09:29
AFP - Le bilan ne cesse de s'alourdir. De sources médicales, 60 personnes ont été tuées dans un attentat-suicide lundi matin contre un centre de recrutement de l'armée à Aden, grande ville du sud du Yémen. Le kamikaze a fait exploser sa voiture au milieu d'un rassemblement de nouvelles recrues devant une école du nord de la ville, a indiqué un responsable des services de sécurité à l'AFP. Après avoir donné un premier bilan de 11 morts, il a indiqué que 40 personnes au total avaient péri dans l'attentat et que de nombreuses autres ont été blessées. Des sources médicales ont revu ce terrible bilan à la hausse : 60 personnes seraient mortes.

Le responsable de la sécurité a ajouté que l'explosion s'était produite devant l'école Sanafir du quartier Muammar Kadhafi, du nom de l'ancien dirigeant libyen, à la sortie nord de la ville d'Aden. Aden, reprise en juillet 2015 aux rebelles chiites houthis et déclarée « capitale provisoire » du Yémen, a connu depuis de nombreux attentats contre les forces de l'ordre et des responsables politiques, dont certains ont été revendiqués par les groupes djihadistes comme Al-Qaïda ou le groupe État islamique (EI). Le dernier de ces attentats s'était produit le 20 juillet. Il avait coûté la vie à quatre policiers et avait été revendiqué par l'EI.

Le 6 juillet, les forces gouvernementales, soutenues par une coalition militaire arabe, avaient délogé des djihadistes d'une base militaire d'Aden contre laquelle ils avaient perpétré un double attentat, puis lancé un assaut. Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) avait revendiqué le double attentat-suicide et le raid qui avait suivi contre la base jouxtant l'aéroport international, tuant dix soldats. En mai, l'EI avait revendiqué des attentats particulièrement meurtriers : une double attaque contre des recrues de l'armée et une base militaire à Aden (41 morts) et un attentat-suicide contre de jeunes recrues de la police dans le Sud-Est, à Moukalla (41 morts).

Profitant du conflit armé opposant depuis mars 2015 les forces gouvernementales à des rebelles chiites, les djihadistes d'Al-Qaïda et leurs rivaux de l'EI ont renforcé leur influence dans le sud et le sud-est du Yémen. Les rebelles chiites houthis, soutenus par l'Iran, contrôlent la capitale Sanaa et de larges portions du nord du Yémen, alors que les forces gouvernementales sont présentes dans le Sud et sont appuyées par une coalition conduite par l'Arabie saoudite.

Dans le Sud en général, les forces gouvernementales ont mené depuis mars des opérations qui ont permis de reprendre de nombreuses villes et localités aux djihadistes.
Les États-Unis considèrent Aqpa comme la branche la plus dangereuse d'Al-Qaïda et mènent régulièrement des frappes aériennes, souvent par drones, contre ses chefs et ses combattants au Yémen.