Vers un référendum sur l’indépendance au Kurdistan irakien

Publié le Vendredi 04 Juillet 2014 à 08:56
Massoud BarzaniReuters - Le président du Kurdistan autonome irakien, Massoud Barzani, a demandé jeudi au parlement régional de fixer les modalités d'un référendum sur l'indépendance, ont déclaré des députés ayant pris part à une réunion à huis clos.

Les cinq millions de Kurdes d'Irak, qui jouissent d'une large autonomie de fait depuis le début des années 1990, ont accru de près de 40% la superficie de leur territoire ces dernières semaines, à la faveur du repli des troupes irakiennes face à l'offensive des djihadistes sunnites dans l'ouest et certains secteurs du nord de l'Irak.

Si les appels à un référendum sur l'indépendance ne sont pas nouveaux - les Kurdes avaient soutenu l'indépendance lors d'un vote à valeur consultative en 2005 - l'évolution marquante de la situation sur le terrain signifie que pour les Kurdes, l'avènement d'un Etat souverain paraît désormais à portée de main.

"Le président nous a demandé de constituer une commission électorale indépendante chargée d'organiser un référendum dans la région du Kurdistan et de déterminer la marche à suivre", a déclaré le député Farhad Sofi, membre du PDK (Parti démocratique du Kurdistan).

Le président Barzani n'a pas fixé de calendrier pour les travaux de la commission, mais il a demandé au parlement de décider de la date du référendum, ont déclaré plusieurs élus à Reuters.

Commentant les gains territoriaux des "peshmerga" (combattants) kurdes (dont la grande ville de Kirkouk) ces dernières semaines, le Premier ministre irakien, le chiite Nouri al Maliki, a accusé mercredi le Kurdistan autonome d'"exploiter les événements en cours pour imposer sa vision des choses", et a jugé "inacceptables" les menées des Kurdes.

Lundi, un responsable gouvernemental turc avait déclaré qu'Ankara entretenait de bonnes relations avec le gouvernement autonome kurde mais n'était pas favorable à la marche de cette région vers l'indépendance.

"La position de la Turquie, c'est l'intégrité territoriale et l'unité politique de l'Irak, voilà", a-t-il dit, sous le couvert de l'anonymat.