"Vendredi de la colère en Egypte", les propos d’Obama critiqués

Publié le Vendredi 16 Août 2013 à 10:31
AFP - C’est une journée sous haute tension qui se profile en Égypte en ce jour de prière. Les Frères musulmans ont en effet appelé à des manifestations au Caire dans le cadre d'un "vendredi de la colère", après de nouvelles attaques jeudi contre les forces de sécurité en Égypte au lendemain de la répression de manifestants pro-Morsi qui a fait près de 600 morts. "Les défilés contre le coup d'État demain (vendredi) partiront de toutes les mosquées du Caire et se dirigeront vers la place Ramses après la prière pour un 'vendredi de la colère'", a précisé le porte-parole de la confrérie islamiste, Gehad El Haddad, sur son compte Twitter.

La présidence égyptienne a critiqué vendredi 16 août les déclarations de Barack Obama sur la répression policière, estimant que ces propos risquaient d'"encourager" les groupes violents. "L'Egypte est confrontée à des actes terroristes qui visent les institutions du gouvernement et des installations vitales", justifie le communiqué publié par l'agence de presse officielle MENA.

La veille, le président américain avait fermement condamné le violent démantèlement des campements des militants pro-Morsi par l'armée. Les Etats-Unis ont, en outre, incité leurs ressortissants à quitter l'Egypte et ceux qui prévoient de s'y rendre, à ajourner leur voyage. "Notre coopération traditionnelle ne peut pas continuer alors que des gens meurent dans les rues", a mis en garde le chef d'Etat.

Obama a eu des mots très durs envers le gouvernement et les forces de sécurité égyptiens, dénonçant "le chemin dangereux" pris par le pays et déplorant que ce dernier ait manqué "la chance de réconciliation" offerte par le renversement de Mohamed Morsi. Lors du renversement du régime Moubarak, "nous avions dit que le changement ne serait ni facile ni rapide, et qu'il devait s'accompagner d'une série de principes : la non-violence, le respect des droits universels et la poursuite d'un processus démocratique de transition", a rappelé le président américain.

Obama s'est également adressé aux partisans de Mohamed Morsi, leur intimant de cesser toute forme de violence. "Nous appelons les autorités égyptiennes à respecter les droits universels de son peuple, et nous demandons aussi à ceux qui manifestent de le faire pacifiquement", a dit le président des Etats-Unis.

Les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé jeudi soir les différentes parties en Égypte à faire preuve d'un "maximum de retenue". Les États-Unis ont de leur côté annulé des exercices militaires communs et incité leurs ressortissants à quitter l'Égypte, sans aller jusqu'à interrompre l'aide annuelle (1,5 milliard de dollars) versée en grande partie à la toute-puissante armée de leur grand allié. Mais Washington se réserve la possibilité de prendre des "mesures supplémentaires", a averti le président Barack Obama. Ce dernier a "condamné avec force les mesures prises par le gouvernement intérimaire égyptien", comme la réinstauration de l'état d'urgence. La présidence égyptienne a immédiatement réagi en dénonçant "des déclarations non basées sur des faits" qui, selon elle, risquent "d'encourager les groupes armés violents".

Loin de chercher l'apaisement, le pouvoir égyptien mis en place par l'armée a annoncé avoir autorisé la police à tirer à balles réelles sur quiconque s'en prendrait à des bâtiments officiels ou aux forces de l'ordre, faisant craindre de nouvelles violences sanglantes. Cette annonce du ministère de l'Intérieur a été faite après une attaque contre le siège de la province de Guizeh dans la banlieue du Caire et la mort de neuf policiers et militaires, attribuées à des "islamistes" notamment dans la péninsule instable du Sinaï. Le gouvernement avait auparavant salué la "très grande retenue" de la police après la dispersion mercredi des deux camps érigés au Caire par les partisans du président Mohamed Morsi destitué et arrêté le 3 juillet par l'armée, et les violences qui se sont propagées ensuite dans tout le pays.

Selon un dernier bilan du ministère de la Santé, 578 personnes ont péri, dont 535 civils, la journée la plus meurtrière en Égypte depuis la révolte ayant chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak en février 2011. Le ministère a précisé que 228 personnes avaient péri sur la place Rabaa al-Adawiya, principal point de rassemblement occupé depuis plus d'un mois par des milliers de pro-Morsi. 90 autres ont péri dans la dispersion du second sit-in pro-Morsi au Caire. Selon les autorités, 43 policiers ont été tués. Les Frères musulmans ont évoqué de leur côté 2 200 morts et plus de 10 000 blessés. À la suite des violences, l'état d'urgence a été décrété pour un mois et un couvre-feu est imposé dans la moitié du pays de 19 heures (17 heures GMT) à 6 heures (4 heures GMT). La levée de l'état d'urgence avait été un des acquis de la révolte de 2011.

Accentuant les divisions, Tamarrod, le principal mouvement à l'origine des manifestations monstres ayant conduit à la destitution de M. Morsi, a appelé les Égyptiens à former des "comités populaires" pour défendre le pays contre ce qu'il appelle le "terrorisme" des Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi. Plusieurs figures égyptiennes se sont désolidarisées de l'intervention des forces de l'ordre, notamment le vice-président Mohamed El Baradei, Prix Nobel de la paix, qui a démissionné, et le grand imam d'al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite.


 

Commentaires 

 
-1 #1 Sissi satanique
Ecrit par mehdi mountather     16-08-2013 16:14
Aux présidents et rois arabes de mettre fin a Bachar assed le chien des bathistes et Sissi le chien de la franc maçonnerie aujourd'hui pour éviter leurs fin et la fin de leurs peuples par ces punitions d'ALLAH les séismes les inondations les météorites tsunami volcan les tornades incendie les accidents de la route de seconde en seconde de train crash d'avion coronavirus virus H1N1 arrêt cardiaque tumeur
 
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