Un accord international pour la vente d’armes à la Libye

Publié le Mardi 17 Mai 2016 à 10:37
 Fayez al-SarrajAFP - Washington et les représentants des pays conviés à la réunion de Vienne se sont prononcés en faveur d'une levée de l'embargo de l'ONU sur la vente d'armes à la Libye hier lundi 16 mai. Ils entendent ainsi renforcer la lutte contre l'État islamique dans cette région stratégique. Le gouvernement d'union nationale est engagé dans une guerre contre l'organisation terroriste qui se développe dans le pays.

La communauté internationale déclare dans son communiqué final qu'elle « soutiendra totalement les efforts » du nouvel exécutif libyen qui va demander la levée de cet embargo et est « prête à répondre aux demandes du gouvernement libyen en vue d'entraîner et d'équiper la garde présidentielle et les forces autorisées ». Vingt-cinq délégations nationales ou unions régionales ont signé cette déclaration, parmi lesquelles les États-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite, la Chine, l'Égypte, la Tunisie, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie.

L'embargo de l'ONU sur les ventes d'armes à la Libye a été imposé au début de la révolte contre le régime de Muammar Kadhafi en 2011, mais a été violé à maintes reprises. Le gouvernement d'union nationale, dirigé par Fayez al-Sarraj et basé dans la capitale Tripoli, est appuyé par la communauté internationale.

Fayez al-Sarraj était présent à Vienne. Son exécutif peine à asseoir son autorité, plus d'un mois et demi après son installation. Il fait face aux initiatives rivales d'un gouvernement parallèle basé dans l'est du pays et dirigé par le général controversé Khalifa Haftar. L'organisation État islamique (EI) a profité du chaos dans lequel est plongée la Libye depuis la révolte qui mit fin au régime de Muammar Kadhafi pour s'implanter dans ce pays pétrolier.

Si l'État islamique enregistre des défaites en Syrie et perd une partie du territoire qu'il contrôlait, il devient de plus en plus menaçant en Libye. « Nous avons beaucoup de travail devant nous », avait brièvement déclaré à la presse John Kerry après une rencontre avec son homologue jordanien Nasser Judeh, également présent dans la capitale autrichienne.

Les combattants de l'EI se sont emparés la semaine dernière de la localité d'Abou Grein, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Syrte, après une série d'attaques contre les forces militaires du gouvernement d'union. C'est la première fois que le groupe extrémiste réussit à étendre son contrôle à l'ouest de cette ville. Dissensions politiques et vide sécuritaire ont facilité depuis 2014 l'implantation de l'EI en Libye, constituant une menace directe pour ses voisins et l'Europe.

Les ministres des Affaires étrangères ont échangé sur le « soutien international au nouveau gouvernement et se concentreront sur les questions sécuritaires », a déclaré le porte-parole du département d'État John Kirby. Des responsables et des diplomates américains avaient affirmé jeudi que les États-Unis étaient prêts à assouplir l'embargo de l'ONU sur les armes pour aider les nouvelles autorités à lutter contre l'EI.

La guerre contre les djihadistes est au centre d'une autre bataille entre les forces du gouvernement d'union et celles du gouvernement parallèle basées dans l'est du pays et dirigées par le controversé général Khalifa Haftar. Les deux autorités rivales accélèrent les préparatifs pour déclencher une première l'offensive visant à chasser l'EI de Syrte, au risque d'éloigner la perspective d'une réconciliation et d'une victoire sur les djihadistes. « La course » à la libération de Syrte est « une erreur (...) et nous ne pouvons plus accepter cette division », a affirmé le président de la commission de défense du Sénat italien Nicola Latorre.

Selon lui, la réunion de Vienne était l'occasion d'unifier les rangs sur la stratégie à suivre en Libye, voire de poser les bases d'une action commune. « Une opération militaire pour libérer Syrte requiert une plus grande coordination des forces de sécurité pour des raisons à la fois tactiques et politiques », estime pour sa part Claudia Gazzini, analyste à l'International Crisis Group. L'EI compte 3 000 à 5 000 combattants en Libye et tenterait d'y attirer des centaines de recrues étrangères, selon des sources françaises et américaines.

Les participants ont aussi soutenu le nouvel exécutif libyen dirigé par Fayez al-Sarraj au moment où ce dernier fait face à de nombreuses difficultés, dont celle d'imposer son autorité dans un pays rongé par les divisions. Depuis son arrivée à Tripoli fin mars, le gouvernement Sarraj a toutefois réussi à étendre son pouvoir dans la capitale et à rallier à sa cause les milices armées de l'ouest du pays. Il espère encore gagner l'adhésion du gouvernement parallèle installé dans l'Est qui refuse de céder le pouvoir avant un vote de confiance du Parlement, maintes fois reporté. La communauté internationale mise sur un gouvernement d'union plus fort, seul à même de lutter contre la menace djihadiste et d'endiguer le flux migratoire depuis la Libye, à 300 kilomètres seulement des côtes italiennes.

Un récent rapport parlementaire britannique estime que l'opération navale de l'Union européenne contre les passeurs au large de la Libye est « un échec ». Une fois encore, les regards sont tournés vers Tripoli : « Sans le soutien d'un gouvernement libyen stable, l'opération ne peut pas rassembler les informations nécessaires pour s'attaquer aux trafiquants », note le président de la commission.

 

Commentaires 

 
#2 RE: Un accord international pour la vente d’armes à la Libye
Ecrit par Exodus     18-05-2016 06:05
la partition géostratégique de la Syrie vient d’échouer, les états-unis et la coalition viennent d’envoyer des troupes pour appuyer daech contre l'alliance Syro-Russe avec bien entendu le soutien financier des régimes féodaux de la péninsule arabique...cette conjoncture très atténuante pour la propagande occidentale, vous ne la lirez jamais, puisque la raison d’état leur impose le mensonge et la duperie comme information à distiller au nation!!! Le général de Gaulle avait dit que le français ne voyait pas plus loin que l’information du jour, finalement cette éventualité était avéré...! pour être plus explicite et pour vous montrez que l'islamisme radicale ne dérange pas tant que cela les oligarchiques d'occidents, ils en ont même besoin: Les industries de l'armement des états-unis, de la France et de la grande Bretagne viennent de signer des contrats allants de 13 à 70 Milliards avec le nouveau gouvernement libyen pour la vente d'arme; certains me diront que cela procure du travail, mais dans ce cas là que fait t-on de la notion des droits de l'homme, lorsque nous fournissons des armes à des théocratie tels que ceux de l’Arabie ou à des tyrans comme le général égyptien qui n'a rien d’indissociable à un despote du Ouaddai dont le dernier fait d'arme est d'avoir sortie les chars pour contenir une manifestation au Caire.....Donc la démocratie, c'est une belle fumisterie et les droits de l'homme, un gros mensonge.
 
 
+1 #1 RE: Un accord international pour la vente d’armes à la Libye
Ecrit par Montygolikely     17-05-2016 23:16
Ça, la vente d'armes, c'est ce qui marche le mieux, et hop ! un arsenal pour les libyens qui sont bien partis pour se cogner pendant quelques années,(le match Al-Sarraj - Haftar venant de commencer avec Daesh comme toile de fond) quel nouveau marché juteux !
Ceux qui vendent des armes doivent rêver à un embrasement global dans les pays du Sahel (Mali, Sud de l'Algérie, Nigeria, Centrafrique, etc.) pour que les opportunités de distribution d'engins de mort se multiplient...
 
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