Trump s’apprête à reconnaître al-Quds comme capitale d’Israël

Publié le Samedi 02 Décembre 2017 à 11:56
Reuters - Donald Trump devrait prononcer mercredi un discours dans lequel il annoncera reconnaître Jérusalem (al-Quds) comme la capitale d'Israël, indique un haut responsable américain vendredi.

Cette déclaration est de nature à remettre en cause plusieurs décennies de la politique américaine au Proche-Orient et risque d'alimenter les tensions dans la région.

Malgré tout, le président américain pourrait encore retarder sa promesse de campagne de transférer l'ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel Aviv à Jérusalem, précisent deux officiels américains.

Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme capitale de leur futur Etat et la communauté internationale ne reconnaît pas les revendications des autorités israéliennes sur la ville.

Cette décision de Trump marque une rupture avec la politique de ses prédécesseurs qui estimaient que la question du statut de Jérusalem devait être réglée dans le cadre d'un accord de paix israélo-palestinien avec le soutien des alliés arabes des Etats-Unis.

Cela devrait également hypothéquer les éventuels efforts diplomatiques de Jared Kushner, le gendre et conseiller de Trump, pour relancer des discussions au point mort.

Pour Nabil Abou Rainah, porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, cette reconnaissance va "détruire le processus de paix" et "déstabiliser la région".

En revanche, cette décision va satisfaire la droite américaine, pro-israélienne, qui a conduit Trump à la victoire lors de l'élection présidentielle ainsi que les autorités israéliennes.
Un autre responsable américain a dit que Donald Trump semblait prêt à reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël mais que cela n'était pas encore fait.

"Nous n'avons rien à annoncer", a dit un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche.

Un conseiller de la présidence américaine a précisé que cette question a fait l'objet d'intenses discussions en interne car elle constitue l'un des points les plus sensibles du conflit israélo-palestinien.

Concernant l'éventuel transfert de l'ambassade américaine, Trump devrait suivre la ligne de ses prédécesseurs et signer le décret révoquant une loi de 1995 qui demandait que la mission diplomatique quitte Tel Aviv pour Jérusalem. Ce décret doit être renouvelé tous les six mois.

Mais, soucieux de satisfaire son électorat et de le rassurer sur ses intentions, Donald Trump pourrait demander à ses conseillers d'échafauder un plan à long terme pour réaliser ce transfert, ont déclaré des responsables.

Les gouvernements des pays arabes et les alliés occidentaux de Washington ont plusieurs fois appelé Trump à ne pas installer l'ambassade américaine à Jérusalem car cela reviendrait à une reconnaissance de fait des revendications d'Israël sur la totalité de la ville.

En visite cette semaine à Washington, le roi Abdallah de Jordanie a mis en garde les parlementaires contre une telle initiative qui pourrait être "exploitée par les terroristes pour alimenter la colère, la frustration et le désespoir", indiquait l'agence de presse jordanienne Petra.