Trump et Trudeau affichent leurs convergences et divergences |
Publié le Mardi 14 Février 2017 à 10:59 |
AFP - Donald Trump, qui recevait, hier lundi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, a appelé à un «ajustement» des relations commerciales. Il a également promis de construire de nouveaux « ponts » économiques entre les deux pays. « Nous entretenons des relations commerciales exceptionnelles avec le Canada. Nous allons les ajuster. Nous ferons certaines choses qui bénéficieront à nos deux pays », a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse conjointe à la Maison-Blanche avec le Premier ministre canadien. « Nos deux pays sont plus forts quand nous unissons nos forces en matière de commerce international », a ajouté le président américain, saluant la perspective de « construire encore plus de ponts » commerciaux. Ces propos semblent atténuer la rhétorique anti-libre-échange développée par le milliardaire républicain, qui a promis de placer « l'Amérique d'abord » et de remettre en cause l'accord de libre-échange nord-américain (Alena) - entre les États-Unis, le Canada et le Mexique -, qu'il considère comme une « catastrophe » pour les emplois américains. La situation avec le Canada « est beaucoup moins grave que ce qui se passe à la frontière sud », a lancé Donald Trump en parlant du Mexique. « À la frontière sud, depuis de nombreuses années, les échanges ne sont pas équitables pour les États-Unis. Ce sont des échanges extrêmement injustes », a-t-il ajouté. La renégociation de l'Alena promet toutefois d'être très complexe et Justin Trudeau, fervent partisan du libre-échange, a souligné l'importance de cet accord tripartite pour l'économie du Canada et a mis en garde contre le protectionnisme. Les liens économiques entre les États-Unis et son voisin du Nord, qui partagent la plus longue frontière commune du monde, sont profonds : les trois quarts des exportations du Canada vont aux États-Unis et le Canada est la première destination des exportations pour une trentaine d'États américains. Les deux nations « resteront toujours le partenaire le plus important de l'autre », a souligné Justin Trudeau. « Les discussions d'aujourd'hui ont contribué à renforcer l'importance (de ce lien) pour les Canadiens et les Américains », a-t-il ajouté. Le président américain a également défendu sa politique de « bon sens » en matière d'immigration. « Nous ne pouvons pas laisser les mauvaises personnes entrer » aux États-Unis, a expliqué Donald Trump. « Je ne laisserai pas cela arriver sous mon administration. Les gens, les citoyens de notre pays veulent cela. (...) C'est une posture de bon sens. » Certes, a-t-il poursuivi, « nous devons laisser entrer les personnes qui peuvent aimer notre pays » et « nous voulons avoir une grande et magnifique porte ouverte, mais nous ne pouvons pas laisser les mauvaises personnes entrer » aux États-Unis, a expliqué le milliardaire. « Nous ne voulons pas que notre pays connaisse le genre de problèmes auxquels nous assistons non seulement ici mais à travers le monde. » Troisième dirigeant étranger reçu à la Maison-Blanche sous l'ère Trump, Justin Trudeau a exposé une position différente. Le Canada, a rappelé le Premier ministre, est concentré sur la sécurité de ses citoyens. Mais, en parallèle, « nous poursuivons notre politique d'ouverture envers les réfugiés sans compromettre notre sécurité », a affirmé Justin Trudeau, soulignant que son pays avait accueilli près de 40 000 réfugiés ces dernières années. Le dirigeant libéral a toutefois refusé de commenter la politique américaine en la matière. « La dernière chose qu'attendent les Canadiens est que je vienne donner des leçons à un autre pays sur sa façon de gouverner », a-t-il expliqué. « Mon rôle, notre responsabilité, a-t-il plaidé, est d'être un modèle dans le monde » en matière d'immigration. Donald Trump a promis de répondre « très fortement » aux essais de missiles de la Corée du Nord après l'annonce, la veille, par Pyongyang d'un tir d'essai réussi de nouveau missile balistique. « La Corée du Nord est bien sûr un gros, gros problème. Nous nous en occuperons très fortement », a déclaré le président américain. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir sur la Corée du Nord à 22 heures GMT. Les résolutions de l'ONU interdisent à Pyongyang tout programme nucléaire ou balistique. Depuis le premier essai nucléaire nord-coréen de 2006, le régime a essuyé six volées de sanctions qui ne l'ont pas convaincu d'abandonner ses ambitions militaires. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a « exprimé sa grande satisfaction à posséder un autre puissant moyen d'attaque nucléaire qui renforce la formidable puissance du pays », selon l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA. « Les dirigeants nord-coréens doivent se conformer à leurs obligations internationales et (s'engager dans) la voie vers la dénucléarisation », a condamné le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, appelant la communauté internationale à « gérer cette situation de manière unie ». |
Commentaires
Ecrit par maestro 14-02-2017 17:53