Tripoli demande l'extradition du Colonel Libyen Abdallah Senoussi

Publié le Lundi 19 Mars 2012 à 10:13
La France, la Cour pénale internationale (CPI) et la Libye ont demandé l'extradition du colonel libyen Abdallah al-Senoussi, ex-chef des renseignements de Mouammar Kadhafi, accusé de multiples crimes et arrêté à Nouakchott, où il continuait d'être entendu dimanche par la police mauritanienne, indique l'AFP.

La Mauritanie a reçu de la France et de la CPI deux demandes en ce sens. Interpol a ensuite relayé la demande libyenne d'arrestation pour extrader cet ancien pilier du régime de Kadhafi. 
Interpol a envoyé à ses 190 pays membres une demande d'arrestation pour extradition, à la requête de Tripoli. Cette demande vise différentes fraudes, dont "le détournement de fonds publics et l'abus de pouvoir pour un bénéfice personnel". 

Elle s'ajoute à une précédente demande visant le colonel, émise à la requête de la CPI pour "crimes contre l'humanité". 
Tripoli avait annoncé samedi avoir demandé à la Mauritanie l'extradition d'al-Senoussi, arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à l'aéroport de Nouakchott à son arrivée de Casablanca (Maroc) par vol régulier, avec un faux passeport malien. 

Selon le responsable mauritanien de la sécurité, "la Libye ne s'est pas encore manifestée", mais Nouakchott attend "la visite d'une délégation du Conseil national de transition (CNT, au pouvoir à Tripoli) à une date non encore précisée". 
La CPI a émis un mandat d'arrêt à l'encontre de l'ancien beau-frère de Kadhafi le 27 juin 2011, l'accusant d'avoir commis "des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l'humanité" dès le début de la révolte anti-Kadhafi à la mi-février 2001. 

Paris rappelle qu'al-Senoussi fait "l'objet d'un mandat d'arrêt international à la suite de sa condamnation par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité dans l'affaire de l'attentat du 19 septembre 1989 contre le vol UTA 772, qui avait coûté la vie à 170 personnes, dont 54 Français" en s'écrasant au Niger. 
La Libye, selon son ministre de la Justice, est capable de lui offrir un procès équitable pour les crimes dont il est accusé dans son pays. "Nos tribunaux sont très bons, particulièrement à Tripoli et nous sommes à même de le juger conformément aux normes internationales", a assuré Ali Hmida Achour. 
Amnesty International a toutefois dit en douter et a souhaité que le ressortissant libyen soit remis à la CPI.