Tentative d’attentat contre le Louvre : L’assaillant est égyptien

Publié le Samedi 04 Février 2017 à 08:55
Reuters - L'exploitation d'un téléphone portable trouvé dans le sac à dos de l’assaillant et des recherches sur le fichier Visabio, "ont permis de cibler un individu de 29 ans et de nationalité égyptienne" résidant aux Emirats arabes unis, a dit le magistrat. Selon le Caire, il s'agit d'un homme né au nord-est du Caire identifié comme Abdullah Reda al-Hamamy…

Un assaillant armé de deux machettes a agressé vendredi matin des militaires de l'opération Sentinelle déployés au musée du Louvre, dont l'un a été légèrement touché, avant d'être à son tour grièvement blessé par des tirs de riposte, ont annoncé les autorités.

Le procureur de Paris, François Molins, a précisé au cours d'une conférence de presse dans la soirée que son pronostic vital était "très engagé".

Il a indiqué que le mode opératoire de l'assaillant, qui a attaqué les militaires aux cris d'"Allah Akbar", l'avait conduit à ouvrir une enquête en flagrance du chef de tentatives d'assassinats aggravées en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

L'homme ne portait pas de papiers et son identité n'a pas été formellement établie. Mais l'exploitation d'un téléphone portable trouvé dans son sac à dos et des recherches sur le fichier Visabio, pendant français d'une base de données européenne, "ont permis de cibler un individu de 29 ans et de nationalité égyptienne" résidant aux Emirats arabes unis, a dit le magistrat.

Au Caire, des sources de sécurité égyptiennes ont indiqué qu'il s'agissait d'un homme né au nord-est du Caire identifié comme Abdullah Reda al-Hamamy.
Selon les premiers éléments de l'enquête, il est arrivé en France le 26 janvier en provenance de
Dubaï avec un visa de tourisme d'un mois obtenu début novembre.

Il a emménagé le jour même dans un appartement loué pour une semaine, rue de Ponthieu, dans le VIIIe arrondissement, où des perquisitions menées vendredi après-midi ont permis de retrouver les étuis des machettes, achetées dans une armurerie proche de La Bastille, un iPad, plusieurs cartes prépayées et un passeport égyptien.

Ce dernier comportait des visas pour l'Arabie saoudite et la Turquie en 2015 et 2016.
"Les investigations se poursuivront pour déterminer le parcours mais aussi les motivations de l'auteur de l'attaque et découvrir s'il a agi seul, spontanément, ou au contraire s'il a agi sur instruction", a dit François Molins.

En déplacement à Malte, le président François Hollande a dénoncé un "acte dont le caractère terroriste ne fait guère de doute" et a salué "l'efficacité de l'opération Sentinelle qui protège nos compatriotes dans tous les lieux publics".

Les faits se sont produits aux alentours de 10H00 dans un escalier descendant vers le musée du Louvre, le musée le plus visité du monde avec 8,6 millions de visiteurs en 2015, au coeur d'un quartier hautement touristique de Paris.

Les quatre militaires de la patrouille prise pour cible ont dans un premier temps tenté de repousser cet homme avant d'ouvrir le feu et de le blesser grièvement à l'abdomen, ont précisé différents porte-parole des forces de sécurité.

L'agression a été gérée "par un emploi gradué de la force", s'est félicité le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui s'est rendu sur place avec ses collègues de l'Intérieur, Bruno Le Roux, et de la Culture, Audrey Azoulay. "Tout cela montre la bonne articulation entre la force Sentinelle et les forces de sécurité intérieures."

Le soldat légèrement blessé au cuir chevelu a été lui aussi évacué vers un hôpital et reçu une interruption temporaire de travail de dix jours.

Au moins 1.250 personnes ont été confinées dans le musée et le Carrousel du Louvre avant d'être évacuées en milieu de journée.

"Le musée est resté fermé cet après-midi pour le sécuriser, il rouvrira demain (samedi)", a précisé devant la presse Audrey Azoulay.

Les responsables politiques ont salué l'action des forces de l'ordre, à l'image du candidat socialiste à l'élection présidentielle, Benoît Hamon, qui a appelé à "être implacable dans la lutte contre celles et ceux qui nous menacent et voudraient porter le feu sur le territoire français".

La présidente du Front national, Marine Le Pen, considère dans un communiqué que "cet événement confirme que le poison du terrorisme islamiste est loin d’avoir été éradiqué et que la gravité du problème n'a toujours pas été prise en compte par les responsables publics".

Le président américain, Donald Trump, a fait le commentaire suivant sur son compte Twitter : "Un nouveau terroriste islamique vient d'attaquer le musée du Louvre à Paris. Des touristes ont été enfermés. La France de nouveau sur la sellette. RÉFLÉCHISSEZ, AMÉRICAINS."

Les soldats de l'Opération Sentinelle, déployée au lendemain des attaques de janvier 2015 à Paris, ont pour mission de patrouiller dans les lieux publics, particulièrement dans les zones fréquentées par les touristes. Ils sont au nombre de 3.500 en Ile-de-France.

"Cette menace terroriste concerne toutes les villes du monde. Dans notre ville, on a des services de sécurité extrêmement efficaces", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, à la presse aux abords du Louvre. La France vit sous le régime de l'état d'urgence depuis les attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.