Syrie/Armes chimiques: Nouveau veto russe sur une prolongation des enquêtes

Publié le Samedi 18 Novembre 2017 à 08:29
AFP - La Russie a opposé vendredi, pour la deuxième fois en 24 heures, son veto à un projet de résolution prolongeant de 30 jours le mandat des experts internationaux du groupe JIM enquêtant sur l'utilisation des armes chimiques en Syrie.

Cette résolution proposée par le Japon avant l'expiration du mandat samedi à 05H00 GMT a été approuvée par 12 pays sur les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Outre la Russie, la Bolivie a voté contre. La Chine s'est abstenue.

"La Russie nous fait perdre notre temps", a dénoncé l'ambassadrice américaine Nikki Haley, en soulignant qu'avec ses prises de position successives, "la Russie ne souhaitait pas trouver un terrain d'entente" avec ses partenaires du Conseil de sécurité.

"Une extension du mandat du JIM n'est possible pour nous qu'à condition que des imperfections fondamentales de son travail soient rectifiées", a déclaré l'ambassadeur russe Vassily Nebenzia.

A Moscou, le responsable russe de la non-prolifération au ministère des Affaires étrangères, Mikhail Ulyanov, avait aussi jugé inutile un renouvellement technique d'un mois. "Nous pouvons discuter et si cela devient productif, alors, dans un temps pas trop lointain, le Conseil de sécurité pourra prendre une décision pour prolonger les activités du JIM", avait-il dit, cité par l'agence de presse RIA Novosti.

"Le vote d'aujourd'hui, désastreux, ne doit pas, ne peut pas être le mot de la fin. La France ne se résignera ni à ce constat d'échec, ni aux jeux politiques qui ne sont pas à la hauteur des enjeux", a déploré l'ambassadeur français François Delattre, alors que le Conseil réuni à huis clos après le vote a essuyé un nouveau refus de la Russie, selon plusieurs diplomates.

Le Conseil va "continuer à travailler de manière constructive dans les heures et les jours qui viennent pour trouver une position commune", a toutefois garanti le président en exercice du Conseil, l'ambassadeur italien Sebastiano Cardi.

Jeudi, l'ONU avait déjà connu un double échec dans ses tentatives de prolonger d'un an le mandat des enquêteurs. Moscou a d'abord mis son veto - le 10e concernant le dossier syrien - sur un projet de résolution des Etats-Unis, avant que son propre texte ne soit rejeté faute de majorité suffisante au Conseil (9 sur 15).