Syrie : Le plus grand hôpital d’Alep détruit par des raids

Publié le Lundi 03 Octobre 2016 à 17:27
AFP - Le plus grand hôpital de la partie rebelle de la ville d'Alep, qui fait l'objet d'une vaste offensive du régime avec le soutien de la Russie, a été détruit par des raids aériens lundi, selon une ONG et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

"L'hôpital a été visé directement par des raids aériens", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

"L'hôpital M10, le plus grand d'Alep-Est, (...) a été détruit, et n'est plus en service de manière permanente", a tweeté pour sa part Adham Sahloul, de SAMS (Syrian American Medical Society), une ONG médicale qui soutient l'hôpital.

"L'hôpital n'est plus utilisable. Selon le personnel et les médecins, il ne peut plus être réhabilité", a-t-il dans un communiqué à la presse.

"On a peur que l'immeuble s'effondre sur la partie souterraine de l'hôpital" (...) nous avons peur pour le personnel", a ajouté M. Sahloul.

D'après SAMS, le bombardement a fait trois morts parmi les employés de maintenance dans M10.

L'OSDH rapporte de son côté la mort confirmée de deux employés, "un troisième se trouvant encore sous les décombres".

M10 a été visé à plusieurs reprises par des raids aériens, notamment samedi.

Les médecins utilisent des codes pour identifier les hôpitaux pour des raisons de sécurité.

L'Observatoire n'est pas en mesure de confirmer s'il s'agit d'avions du régime ou de son allié russe qui mènent une campagne de frappes aériennes sans relâche sur le secteur rebelle de la ville septentrionale d'Alep.

Depuis son lancement le 22 septembre, cette campagne militaire a permis aux forces progouvernementales de grignoter du terrain aux dépens des rebelles dans le centre et le nord d'Alep, avec des bombardements qui ont tué des dizaines de civils.

Divisée depuis 2012 entre secteur Ouest contrôlé par le régime et des quartiers Est aux mains des rebelles, Alep, deuxième ville de Syrie, est devenue le principal front du conflit syrien, qui a fait plus de 300.000 morts en cinq ans.

Environ 250.00 personnes, dont 100.000 enfants, vivent dans les quartiers Est, assiégés par le régime, et subissent, selon l'ONU, "la plus grave catastrophe humanitaire jamais vue en Syrie".