Syrie : L’attaque chimique est totalement fabriquée par l’Occident (Bachar al-Assad)

Publié le Jeudi 13 Avril 2017 à 17:45
Bachar al-AssadAFP & Reuters - Dans un entretien exclusif accordé mercredi à l'AFP à Damas, le président syrien Bachar al-Assad affirme que l'attaque chimique présumée sur la ville rebelle de Khan Cheikhoun le 4 avril dans la province d'Idlib (bilan 87 morts dont de nombreux enfants), était totalement fabriquée et a servi de "prétexte" pour justifier les frappes américaines contre l'armée syrienne.

"Il s'agit pour nous d'une fabrication à 100% (...) Notre impression est que l'Occident, principalement les Etats-Unis, est complice des terroristes et qu'il a monté toute cette histoire pour servir de prétexte à l'attaque" américaine du 7 avril contre une base aérienne, a affirme-t-il dans sa première interview après l' "attaque chimique" sur cette ville et les représailles américaines.

"Les seules informations dont dispose le monde jusqu'à présent sont celles publiées par la branche d'Al-Qaïda" poursuit le chef de l'Etat syrien en référence au groupe jihadiste, Fateh al-Cham, qui contrôle la ville de Khan Cheikhoun avec les rebelles. "Nous ne possédons pas d'armes chimiques. Il y a plusieurs années, en 2013, nous avons renoncé à tout notre arsenal, ajoute-t-il. Et même si nous possédions de telles armes, nous ne les aurions jamais utilisées".

"Nous allons œuvrer (avec les Russes) en vue d'une enquête internationale (sur Khan Cheikhoun, Ndlr)", concède-t-il. Mais "Nous ne pouvons permettre une enquête que si, et seulement si, elle est impartiale et en nous assurant que des pays impartiaux y prendront part pour être sûrs qu'elle ne sera pas utilisée à des fins politiques".

Selon lui, la puissance de feu du régime n'a pas été affectée par la frappe américaine. Pour l'homme fort de Damas, les Américains ne sont "pas sérieux" lorsqu'ils évoquent "une solution en Syrie". Il les accuse d'utiliser le processus politique de Genève pour venir en aide aux rebelles qui perdent du terrain face au régime.

Parallèlement, le régime en place à Damas a accusé jeudi la coalition sous commandement américain d'avoir bombardé des dépôts de gaz toxique du groupe Etat islamique mercredi soir dans l'est de la Syrie.

Les Etats-Unis ont tiré 59 missiles de croisière la semaine dernière sur une base aérienne syrienne après une attaque à l'arme chimique le 4 avril. Une mesure de représailles pour le président américain Donald Trump qui, soutenu par d'autres capitales occidentales, accuse en effet l'armée syrienne d'avoir bombardé Khan Cheickhoun

Ce que démentent Damas et son allié russe. Pour les Etats-Unis, il s'agissait des premières frappes contre une base militaire du régime syrien depuis le début du conflit il y a six ans.