Syrie : François Fillon critique devant Poutine la position de la France

Publié le Vendredi 20 Septembre 2013 à 11:01
François Fillon et Vladimir Poutine. AFP - François Fillon, ancien Premier ministre UMP, a critiqué jeudi la position de la France à propos de la Syrie devant le président russe Vladimir Poutine. Selon Europe 1, François Hollande serait très « irrité » par ces déclarations et ce comportement "irresponsable".

François Fillon, ancien Premier ministre UMP, a critiqué jeudi la position de la France à propos de la Syrie devant le président russe Vladimir Poutine, lors d'un déplacement en Russie. "Nous avons, vous et nous, Russes et Européens, une influence déterminante sur les deux camps qui s'opposent" en Syrie, a-t-il affirmé, lors d'une intervention devant le "club Valdai", où il a salué le président russe d'un "cher Vladimir". "Je souhaite à cet égard que la France retrouve cette indépendance et cette liberté de jugement et d'action qui, seules, lui confèrent une autorité dans cette crise", a-t-il ajouté. Une phrase qu'il a également tweetée.

L’ancien chef de gouvernement, fermement opposé, comme la Russie, à des frappes sur la Syrie, a reproché ainsi au président François Hollande d'être aligné sur la position du président américain Barack Obama.

Selon Europe 1, le président français, en visite au Mali, serait très « irrité » par les déclarations de François Fillon. Le comportement de l’ancien Premier ministre, critiquant vivement sur un sol étranger -a fortiori en Russie- la position de la France, est même jugé « irresponsable ».
Et les réactions ne sont pas faites attendre à Gauche. "L'habit de Républicain de François Fillon part en lambeaux. En ce jour, le bien coiffé devient laquais de la Volga", a aussitôt écrit sur twitter Arnaud Leroy, député PS. "Grave sur le fond", a tweeté pour sa part le co-président des députés écologistes, François de Rugy.

Lors de la même, Vladimir Poutine s’est dit confiant sur le fait que le président syrien respectera ses engagements. « Je ne peux pas assurer à 100% que nous réussirons à mener à son terme (le plan de démantèlement des armes chimiques syriennes, ndlr), mais tout ce que nous avons vu ces derniers jours inspire confiance sur le fait que c’est possible et que ce sera le cas », a-t-il déclaré.

«La Syrie s’est dite prête à adhérer (...), et se considère déjà comme adhérente de la convention internationale sur l’interdiction des armes chimiques », a-t-il souligné, en saluant ces « pas concrets » de Damas. Le président russe a également souhaité « rappeler » que l’arsenal chimique du régime du président Assad était apparu comme une « alternative » à l’arme nucléaire israélienne, ajoutant qu’Israël n’avait « pas besoin » de cette arme.

M. Poutine, dont le pays, allié de la Syrie, a un rôle clef dans le plan de démantèlement de l’arsenal chimique de Damas, a par ailleurs qualifié de « provocation habile » l’attaque chimique commise le 21 août près de la capitale syrienne et dont les Occidentaux accusent le régime de Bachar al-Assad. « Nous avons toutes les raisons de croire que c’est une provocation habile », a déclaré M. Poutine, en affirmant notamment que de vieux obus de fabrication soviétique, qui ne sont plus utilisés par l’armée syrienne, figuraient dans ce dossier.