Syrie : Bachar al Assad réplique à John Kerry

Publié le Lundi 16 Mars 2015 à 17:13
Bachar al AssadReuters - Le président syrien, Bachar al Assad, a répliqué lundi au secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en affirmant que son avenir dépendait uniquement du peuple syrien et que les déclarations venues de l'extérieur ne le regardaient pas.

"Nous sommes encore au stade des déclarations et nous devons attendre des actes avant de décider", a-t-il dit dans une interview à une télévision iranienne, reprise par l'agence officielle de presse syrienne.

Dans un entretien accordé dimanche à CBS alors que le conflit syrien entrait dans sa cinquième année, le chef de la diplomatie américaine a déclaré que les Etats-Unis devraient "au final" négocier avec "le régime Assad" pour une transition politique en Syrie. "Ce sur quoi nous insistons, c'est de l'amener (Assad) à faire cela (négocier), et cela pourrait nécessiter qu'une pression accrue de diverses sortes soit exercée sur lui".

John Kerry a ajouté que les Etats-Unis et d'autres pays, qu'il n'a pas nommés, s'efforçaient de relancer le processus diplomatique pour mettre fin à la guerre en Syrie, qui a fait plus de 200.000 morts et 3,8 millions de réfugiés.

La porte-parole du département d'Etat, Marie Harf, a tenu dimanche soir à revenir sur les propos de John Kerry et dit que celui-ci ne faisait pas spécifiquement référence à Assad. Washington, a-t-elle insisté, ne négociera jamais avec le président syrien.

La position de la France, comme celle de la Grande-Bretagne, est pour l'heure inchangée. Assad ne peut pas faire partie d'une solution négociée en Syrie, indiquait-on lundi de source diplomatique à Paris.

"Notre objectif est un règlement politique négocié entre les différentes parties syriennes et conduisant à un gouvernement d'unité", a-t-on déclaré. "Celui-ci devrait réunir certaines structures du régime existant, la Coalition nationale et d'autres composantes qui ont de la Syrie une vision modérée, inclusive, respectant les différentes communautés du pays (...) Il est clair pour nous que Bachar al Assad ne peut s'inscrire dans un tel cadre".

En Turquie, le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a tenu à souligner que "le régime d'Assad est la cause de tous les problèmes en Syrie". "Que pouvons-nous négocier avec un régime qui a tué plus de 200.000 personnes et a utilisé des armes chimiques ? Quels résultats ont apporté jusqu'ici les négociations ?".

Dans les pays du Golfe, les propos de John Kerry suscitent des inquiétudes.

S'il n'y pas eu de réaction officielle à Ryad, des spécialistes saoudiens proches de la famille royale et des dignitaires sunnites ont fait part de leurs préoccupations.

"Bachar n'a plus de légitimité après avoir massacré son peuple et jeté sur les routes onze millions de personnes. Comment pourrait-on discuter avec lui et le laisser au pouvoir ?", s'est interrogé Abdoulaziz al Saguer, directeur du Gulf Research Centre (GRC), groupe de réflexion basé à Djeddah et à Genève.

"Le fait d'admettre qu'Assad fasse encore partie du paysage ne peut se concevoir que dans le cadre d'un accord provisoire, pendant un an ou deux... Si c'est cela que voulait dire M. Kerry, alors nous comprenons", a déclaré le Koweïtien Sami al Faradj, conseiller auprès du CCG (Conseil de coopération du Golfe).

"Mais s'il veut dire que même après ces négociations Assad pourra rester, c'est inacceptable."
Pour Nasser al Omar, un dignitaire sunnite saoudien qui a plus d'un million et demi d'abonnés sur Twitter, les déclarations de John Kerry sont la preuve d'un accord entre Téhéran et Washington en vue de faire de l'Iran "le gendarme des Etats-Unis dans la région".

Les discussions de Genève I et Genève II, au début de l'année dernière, entre une délégation du gouvernement syrien et des représentants de l'opposition ont échoué. Depuis, la diplomatie patine et aucune rencontre de type Genève III n'a été programmée.

A la télévision iranienne, le président Assad a déclaré que tout changement de l'attitude internationale à l'égard de la situation en Syrie serait positif. Mais il a également réaffirmé que les pays devaient mettre fin au soutien aux "groupes terroristes", l'expression qu'utilise Damas pour désigner les insurgés.

La Russie a invité de son côté le médiateur des Nations unies sur la Syrie, Staffan de Mistura, à participer à une deuxième série de pourparlers début avril à Moscou entre des personnalités de l'opposition syrienne et du gouvernement de Damas, rapporte l'agence de presse Interfax.

La première série de discussions dans la capitale russe fin janvier a été boudée par les principaux groupes de l'opposition syrienne, qui réclament le départ de Bachar al Assad.


 

Commentaires 

 
+1 #1 Amerlocs
Ecrit par Léon     17-03-2015 08:37
Vos guerres, à défaut d'être perdues sur le terrain, comme celle contre Bachar, sont perdues à moyen et long termes. Vous avez détruit le monde arabe, fait les mauvais choix, joué en "Hide-mode", fait les cent coups sous la table..., vous êtes découverts et votre rayonnement dans le monde arabe a entamé son compte à rebours comme pour Appolo. Mais cette fois-ci, ce n'est pas pour décoller mais pour vous enfoncer. Votre amitié sans réserve à l'état israélien vous a joué de sales tours et vous finirez par les détester.
En effet, il ne faut jamais appuyer son ami pour ses crimes; Il faut l'empêcher d'en faire. Si vous l'appuyez vous finirez par lui dire "merde". Mais avez-vous une quelconque morale? Aussi bien dans votre histoire qu'actuellement.
Quand on largue des bombes atomiques sur Nagasaki et Hiroshima, quand on tue des civils par milliers dans tout le monde arabe, quand on occis des opposants par le bras armé de la cia, quand on appuie les cause du pez, du flous, de l'oseille, quand le seul noir qui a eu votre considération est le pétrole.....la fin sera dure et dans la souffrance, car Dieu existe.
D'ailleurs, un très mauvais signe: Celui de vous être attaqué à la Tunisie (là Israël a signé votre fin). En effet, peuple inculte! Sachez que le Bey de Tunis a été le premier chef d'état à reconnaître votre indépendance. Il ne fallait pas s'attaquer à son pays. C'est mauvais signe!
Léon.
 
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