Spectaculaire percée du Front national aux municipales en France

Publié le Lundi 24 Mars 2014 à 10:35
Marine Le Pen. AFP - Le Front national a réalisé une spectaculaire poussée, dimanche au premier tour des municipales, marqué par une sanction de la gauche au pouvoir, sur fond d’affaires touchant la classe politique et d’impopularité record de l’exécutif qui a permis à la droite de progresser.

La droite a recueilli 46,54% des suffrages exprimés, la gauche 37,74%, l’extrême droite 4,65% et l’extrême gauche 0,58%, selon des résultats «consolidés» annoncés dans la soirée par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls.

La participation s’élève à 64,13%, contre 66,54% en 2008, a-t-il ajouté.

Le parti de Marine Le Pen a, semble-t-il, surfé sur une abstention record et les effets délétères des affaires qui ont secoué la classe politique ces dernières semaines (Buisson, écoutes Sarkozy, et mise en cause du patron de l’UMP Jean-François Copé).

La gauche a subi de plein fouet un exécutif au plus bas dans les sondages, François Hollande restant, au bout de deux ans de mandat, le président de plus impopulaire de la Ve République.

A Perpignan, Avignon, Forbach, Béziers et Fréjus, le FN est arrivé en tête du premier tour. Il est en mesure d’enregistrer d’autres victoires après celle d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) où Steeve Briois l’a emporté dimanche. C’est la première fois de son histoire que le parti d’extrême droite gagne dès le premier tour une ville de plus de 10.000 habitants.

«C’était inespéré», a salué Mme Le Pen, qualifiant ce scrutin de «cru exceptionnel» marquant «la fin de la bipolarisation de la vie politique». Steeve Briois s’est félicité d’avoir «pu enfin mettre un terme à un système mafieux, le système socialiste» à Hénin.

«Le Front était jusqu’ici un vote national, nous sommes en train de démontrer qu’il est aussi un vote local, un vote qui s’est enraciné», a renchéri le vice-président du FN, Florian Philippot, qui a obtenu près de 36% à Forbach.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a appelé «les forces démocratiques et républicaines» à faire barrage au FN au second tour, alors que l’inquiétude, la déception, voire la colère, étaient perceptibles dans les rangs de la gauche.

Le porte-parole du PS, David Assouline, a reconnu une hausse «inquiétante» du parti d’extrême droite, tandis que Pierre Laurent (PCF) parlait d'«une alerte pour la gauche tout entière» et Olivier Besancenot (NPA) d’un «système politicien carbonisé».

«La +gifle+ attendue est bien arrivée pour la gauche», a commenté le directeur de BVA, Gaël Sliman. Il y a un «tassement incontestable mais pas l’effondrement que la droite espérait», a relativisé Thierry Mandon, porte-parole des députés PS.

Résultat spectaculaire: Niort a basculé à droite après près de 60 ans de gouvernance de la gauche, tandis que les sorts de Strasbourg et Toulouse, que le PS avait enlevé à la droite en 2008, sont très incertains.

Marseille semble devoir échapper à Patrick Mennucci (PS), les premières estimations le donnant devancé par le FN de Stéphane Ravier, avec un Jean-Claude Gaudin (UMP) faisant la course en tête.

A Paris, la candidate UMP Nathalie Kosciusko-Morizet a fait mentir les pronostics en se classant en pole position sur l’ensemble de la capitale devant Anne Hidalgo (PS), selon les estimations concordantes de deux instituts. NKM a jugé «le changement possible», «tout proche» après deux mandats de Bertrand Delanoë (PS). Certes, elle est en mesure de gagner le IXe voire le IVe arrondissement mais la bataille s’annonce difficile dans les plus stratégiques XIIe et XIVe.

A Limoges, le maire sortant PS Alain Rodet subit un séisme politique en s’effondrant à 30%, ce qui le contraindra à affronter un second tour pour la première fois depuis 1995, alors que le FN perce à près de 17%.

La gauche risque aussi de perdre Amiens, Angers, Reims, Saint-Etienne et Laval. Au Havre, le maire sortant UMP, Edouard Philippe, est réélu dès le premier tour, comme Alain Juppé à Bordeaux ou Xavier Bertrand à Saint-Quentin (Aisne).

Le président de l’UMP, Jean-François Copé, réélu dès dimanche à Meaux, a appelé les électeurs du FN à reporter leurs voix sur les candidats de son parti au second tour, estimant que «les conditions d’une grande victoire» de la droite étaient réunies.

Mais cette éventuelle «vague bleue» dépend pour partie du nombre de triangulaires qui opposeront dimanche prochain gauche, droite et FN et d’éventuelles consignes de désistement pour faire barrage au FN.

La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a d’ores et déjà prévenu que la majorité ferait «tout pour empêcher qu’un candidat FN emporte une municipalité».

Le chef de file des sénateurs écologistes, Jean-Vincent Placé, a, lui aussi, défendu le front républicain pour contrer le FN.

Mais l’UMP restera fidèle à sa ligne depuis 2011, le «ni PS, ni FN». «Nous nous sommes tous mis d’accord à l’UMP pour refuser toute alliance avec le Front national et refuser le front républicain», a annoncé Henri Guaino, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy et député des Yvelines.

L’ex-Premier ministre UMP François Fillon a confirmé: «Aucun désistement» en faveur de la gauche, ni «alliance» avec le FN.

La vice-présidente de l’UDI, Rama Yade, fidèle au mot d’ordre de son parti, a préconisé le front républicain dans les villes où le FN arrive en tête.

A Pau, le président du MoDem, François Bayrou, arrive nettement en tête avec près de 42% des voix dans cette ville qu’il tente de conquérir pour la troisième fois. Son bras droit, Marielle de Sarnez, est élue dès le premier tour conseillère de Paris sur la liste du maire UMP du VIe.

Les écologistes ont des raisons de se réjouir, ayant franchi les 10% dans plusieurs grandes villes (Annecy, Valence etc.) et surtout devançant à Grenoble le dauphin désigné du maire sortant PS.
 

Commentaires 

 
+1 #3 @Montygolikely
Ecrit par Ben Whirlpool     25-03-2014 06:38
Cher intellectuel, vous ne comprenez pas qu'il s'agit d'une percée parce que vous pointez le faible pourcentage en voix au plan national. Mais il vous faut comprendre que le FN a présenté un nombre très faible de listes: sur les 36000 mairies que compte la France, seulement quelques centaines (600 je crois). Là où le parti national était présent, il a fait un bon score, et va remporter plusieurs villes importantes.
C'est un signal fort: le discours empêchant toute opinion à propos de l'immigration, de l'identité nationale, et de l'Europe, ne parvient plus à endiguer la volonté du peuple.
Quittez la France, rentrez chez vous !
 
 
#2 Conséquence directe de l'immigration
Ecrit par Ben Whirlpool     24-03-2014 23:20
Tunisiens, rentrez chez vous !
Tunisiens, restez chez vous !
 
 
-2 #1 RE: Spectaculaire percée du Front national aux municipales en France
Ecrit par Montygolikely     24-03-2014 15:17
Mais de quelle "spectaculaire avancée" parlez vous, ils n'ont recueilli que 4,65% des voix comme vous l'annoncez vous-même. Ils ont obtenu plus que ça au précédentes présidentielles (16%, je crois).
Mis à part quelques patelins perdus où le racisme est tenace, mis à part Marseille où ils agitent le "spectre délinquance-immigration" depuis des années, il n'y a que quelques "intellectuellement limités" qui votent pour ce genre de parti de haine.
 
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