Saad Hariri rentrera "prochainement" au Liban

Publié le Lundi 13 Novembre 2017 à 09:26
Agences- Dans une interview télévisée accordée à la chaîne de télévision libanaise Future, le premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri, qui se trouve actuellement en Arabie saoudite, a annoncé aujourd'hui qu'il rentrerait "dans les prochains jours" dans son pays, sans pour autant fixer de date précise. L'homme politique a également affirmé avoir offert sa démission dans l'intérêt du Liban, pour créer un "choc positif". "Je vais rentrer au Liban très bientôt pour entamer les procédures constitutionnelles nécessaires", a-t-il déclaré. Il a évoqué la possibilité de revenir sur sa décision mais en posant une condition: que le Liban applique une politique de "dissociation" et de neutralité dans les conflits régionaux.

Une démission aux forts enjeux
En annonçant depuis Ryad laisser son poste dans un discours diffusé par la chaîne à capitaux saoudiens Al-Arabiya, M. Hariri avait dénoncé la "mainmise" de l'Iran et du Hezbollah, membre de son gouvernement et proche de Téhéran, sur les affaires intérieures du Liban.

Le geste de M. Hariri a très rapidement été perçu comme un nouveau bras de fer entre l'Arabie saoudite sunnite, important soutien de M. Hariri, et l'Iran chiite, grand allié du Hezbollah libanais. Les deux poids lourds du Moyen-Orient s'affrontent déjà sur plusieurs dossiers régionaux, notamment les guerres au Yémen et en Syrie.

"Libre" en Arabie saoudite ou pas?
Saad Hariri a également précisé qu'il était "libre" en Arabie saoudite, pays dont il possède la nationalité. "Si je veux voyager demain, je voyage", a lancé M. Hariri, qui a assuré entretenir une relation "excellente et privilégiée" avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane.

Des propos qui contredisent ceux du président libanais Michel Aoun, qui affirmait plus tôt dans la journée que son premier ministre - dont il n'a toujours pas accepté la démission - ne disposait que d'une liberté restreinte.