ONU : Les Palestiniens prônent la fin de l’occupation d'ici 2017

Publié le Jeudi 18 Décembre 2014 à 15:04
AFP - Les Palestiniens ont soumis, mercredi, au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution pour obtenir l’indépendance de leur État et mettre un terme à l'occupation israélienne d’ici 2017. Les États-Unis menacent d’y opposer leur véto.

Une communauté internationale quasi-unanime dans son soutien à un État palestinien versus Israël et les États-Unis. La soumission d’une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU pour la reconnaissance d’un État palestinien, mercredi 17 décembre, a comme un air de déjà vu.

Le texte, rédigé par les Palestiniens et présenté par la Jordanie, seul membre arabe du Conseil de sécurité, propose un accord de paix global entre Israéliens et Palestiniens dans un délai de douze mois après l'adoption de la résolution. Les paramètres proposés – retrait de l’armée israélienne des zones occupées depuis 1967, indépendance d’un État palestinien "viable et contigu", partage de souveraineté sur Jérusalem – devront s'appliquer dans "un laps de temps raisonnable, qui ne devra pas dépasser la fin de l'année 2017".

Mais la perspective d’un véto américain, au nom du refus de principe d’une "initiative unilatérale" des Palestiniens à l’ONU, limite les chances d’obtenir un accord. Washington est arcbouté sur l’idée qu’un accord de paix doit résulter de tractations directes entre Israël et les Territoires. De plus, Israël accepte le principe d'une solution à deux États mais refuse de considérer les frontières de 1967 comme une base de négociation pour un règlement définitif du conflit.

L’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, a déclaré que les Palestiniens ne fermaient pas la porte à la poursuite des négociations, y compris "avec les Américains s'ils le souhaitent", pour modifier ce texte. Le diplomate a laissé entendre qu'il n'était pas pressé de le soumettre au vote, contrairement à ce que de hauts responsables palestiniens à Ramallah avaient affirmé mercredi.

En réalité, les Palestiniens ont anticipé l’échec de leur résolution à l’ONU et Riyad Mansour a déjà évoqué "une nouvelle phase" de leur offensive diplomatique. S'exprimant pour la première fois lundi devant l'assemblée des États membres de la Cour pénale internationale (CPI), Riyad Mansour a confirmé la volonté des Palestiniens de rejoindre "au moment opportun" la CPI, afin d'y mettre Israël en accusation pour crimes de guerre à Gaza.

Ces démarches interviennent après les votes symboliques de plusieurs parlements européens en faveur d’une reconnaissance de l’État de Palestine, qui traduisent une exaspération croissante face à l'intensification de la colonisation israélienne des territoires occupés en Cisjordanie.

La France fait circuler un texte de résolution moins intransigeant
Cela fait maintenant plusieurs semaines que la France fait circuler un texte de résolution qui se veut moins intransigeant que le projet palestinien initial. Des sources palestiniennes ont évoqué une fusion des deux textes mais Paris n’avait pas confirmé mercredi que tel était le cas.

Le chef de la diplomatie palestinienne Riyad al-Malki, qui a rencontré mardi son homologue français Laurent Fabius, considère que le texte palestinien est désormais largement inspiré par des suggestions françaises. Il n’a pas précisé lesquelles et les autorités françaises restent muettes sur le sujet.

Ce même ministre a aussi assuré que le projet français n’inclut plus, à la demande des Palestiniens, une clause controversée portant sur une reconnaissance par les Palestiniens d’Israël comme Etat juif. Là aussi, Paris garde le silence.

Dans l’attente d’une confirmation ou non du maintien de deux textes, une chose est certaine: à l’origine, les deux approches française et palestinienne divergeaient radicalement, selon des diplomates.

Les Palestiniens, soutenus par les Arabes, fixaient à dans deux ans la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Les Français donnaient eux encore deux ans à la négociation, dans un cadre multilatéral et non plus sous la seule responsabilité américaine, avant, en cas d’échec, une reconnaissance d’un Etat.

 «Depuis 25 ans, le processus de paix est un échec du fait des contraintes intérieures des deux parties (israélienne et palestinienne) qui empêchent d’aboutir. Il faut donc renouveler la méthode», soutient-on à Paris.

Dans l’optique française, «les négociations doivent aboutir dans un délai de deux ans, c’est-à-dire aboutir à un règlement définitif», insiste-t-on de même source.

Jusqu’à présent, les Etats-Unis n’ont pas affiché de position claire et nette sur l’approche française. Quant aux principaux pays Européens, aucun soutien public n’est venu jusqu’à présent ni de Londres ni de Berlin. De leur côté, les Palestiniens se targuent d’avoir le soutien à leur démarche de la Ligue arabe.