Quatre Israéliens tués dans une fusillade perpétrée par 2 Palestiniens

Publié le Jeudi 09 Juin 2016 à 08:20
AFP - La scène de terreur à Tel-Aviv. Les terrasses de café de la ville ont été prises pour cible. Comme un écho à ce qui s'est passé à Paris le 13 novembre dernier. Deux Palestiniens ont ouvert le feu sans discrimination sur des clients attablés dans un quartier animé de restaurants et de bars, tuant quatre d'entre eux et en blessant cinq autres. En réaction, Israël a suspendu les permis d'entrée de 83 000 Palestiniens pour le ramadan.

Cette attaque est l'une des plus meurtrières de la part de Palestiniens contre des Israéliens depuis le début d'une vague de violences en octobre. Ses deux auteurs ont été arrêtés. Les deux Palestiniens ont ouvert le feu vers 21 h 30 dans le quartier de Sarona, un ensemble d'établissements situés à deux pas du ministère de la Défense et très fréquentés à cette heure, ont rapporté la police et des témoins.

Avraham Liber, jeune homme venu de Jérusalem, partageait une glace en terrasse avec des amis. « J'étais assis de telle sorte que j'ai pu voir le tireur », a-t-il relaté, « il avait l'air d'être assis sur une chaise, et puis il s'est levé, et il s'est mis à tirer comme ça sur les gens autour de lui, à bout portant ». « C'est un truc de dingue », a-t-il ajouté. Meital Gonen, une jeune femme, a vu des gens se ruer vers la porte de son magasin de vêtements en suppliant : « Il y a un terroriste. S'il vous plaît, ouvrez-nous ! » « Ils criaient, ils hurlaient, (il y avait) beaucoup de sang, des gens qui mouraient. C'était terrifiant. Nous avons ouvert les portes pour que les gens se mettent à l'abri ».

Israël, Jérusalem (al-Quds) et les Territoires palestiniens sont en proie à des violences qui avaient coûté la vie, avant mercredi, à 207 Palestiniens, 28 Israéliens, deux Américains, un Érythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre. On ignore la nationalité des personnes tuées mercredi. La plupart des Palestiniens tués sont les auteurs ou auteurs présumés d'attaques, commises pour un grand nombre au couteau. Nombre des assaillants proviennent de la région de Hébron, poudrière du sud de la Cisjordanie. Le rythme des attaques s'était considérablement ralenti ces derniers mois. Mais les causes des tensions n'ont pas disparu. Les perspectives de règlement du conflit israélo-palestinien semblent totalement bouchées (...).

La violence résulte chez les Palestiniens des vexations de l'occupation, de l'absence de toute perspective proche d'indépendance, des frustrations économiques et du discrédit des autorités palestiniennes, estiment des experts. Le gouvernement israélien, lui, dénonce les incitations généralisées à la violence côté palestinien et le refus même de l'existence de l'État d'Israël. Les États-Unis, la France et l'ONU ont condamné le nouvel attentat (...).

Tel-Aviv avait été le théâtre le 1er janvier d'une attaque analogue quand un Arabe israélien avait ouvert le feu sur des terrasses d'établissements, tuant deux personnes et faisant plusieurs blessés. Il avait ensuite tué un chauffeur de taxi dans sa fuite. Il avait été abattu une semaine plus tard. La municipalité a annoncé un renforcement de la sécurité auprès des écoles, des bâtiments publics et des lieux fréquentés.

Cependant, a convenu le maire Ron Huldai cité par un porte-parole, « nous ne pourrons pas mettre un policier à l'angle de chaque rue ». « L'assaillant solitaire peut surgir à tous les coins de rue, telle est la réalité avec laquelle il nous faut vivre », a-t-il dit.