Poutine s’entretient avec Netanyahu à Moscou sur le conflit syrien

Publié le Lundi 21 Septembre 2015 à 15:14
AFP - Le président Vladimir Poutine a rencontré lundi à Moscou le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour discuter du conflit en Syrie alors que la Russie est accusée par Washington d'y renforcer sa présence militaire. « Il était très important de venir ici en vue de clarifier notre politique, et faire en sorte qu'il n'y ait aucun malentendu entre nos forces », a déclaré Benjamin Netanyahu au début de la rencontre, selon un communiqué de son bureau. Le Premier ministre israélien a également prévenu qu'il était déterminé à mettre fin aux livraisons d'armes au Hezbollah par la Syrie et l'Iran, et accusé les deux pays de vouloir « ouvrir un second front » contre Israël.

« La politique russe au Proche-Orient sera toujours réfléchie », a pour sa part assuré le président russe, affirmant que la Syrie ne voulait pas s'attaquer à Israël, selon des images de la télévision russe. « Nous savons et nous comprenons que l'armée syrienne et la Syrie en général sont dans un tel état qu'elles ne peuvent ouvrir un second front. La Syrie essaie seulement de préserver son indépendance », a affirmé Vladimir Poutine. Le service de presse de Benjamin Netanyahu a affirmé qu'il était venu en Russie pour discuter des « forces militaires russes en Syrie » et pour « exposer les menaces pesant sur Israël à la suite du renforcement militaire sur la scène syrienne et de la fourniture d'armement au Hezbollah et à d'autres organisations terroristes".

Fait plutôt rare pour une visite diplomatique, Benjamin Netanyahu était accompagné de son chef d'état-major, le général Gadi Eisenkot, et du chef des renseignements militaires, le général Herzl Halevy. Leur venue à Moscou intervient alors que les États-Unis s'alarment depuis des semaines du renforcement de la présence militaire russe en Syrie, visant à renforcer l'aide au régime du président Bachar el-Assad. Moscou a cependant démenti avoir pris des mesures supplémentaires en vue d'un renforcement de sa présence en Syrie, où le conflit entre le pouvoir et les forces rebelles a fait plus de 250 000 morts en quatre ans et demi.

Le Kremlin défend toutefois son soutien à Damas, dont il est le principal allié, et appelle à une coalition plus large contre le groupe djihadiste État islamique (EI), qui inclurait la Syrie et l'Irak. La semaine dernière, Moscou et Washington ont ouvert pour la première fois un dialogue militaire sur la situation en Syrie, lors d'une conversation téléphonique jugée « constructive » entre les ministres de la Défense russe et américain, Sergueï Choïgou et Ashton Carter.

Alors qu'Israël tente de rester à l'écart du conflit syrien, celui-ci a suscité ces derniers mois de sérieuses tensions et de graves incidents sur la ligne de démarcation entre l'État hébreu et son voisin syrien. Selon la presse israélienne, des responsables militaires redoutent que la présence aérienne russe, si elle est avérée, limite la marge de manoeuvre de l'aviation israélienne. Pour le quotidien de gauche Haaretz, la visite de Benjamin Netanyahu à Moscou « semble refléter son manque de foi dans la capacité et la volonté des États-Unis à protéger les intérêts sécuritaires israéliens », alors que le Premier ministre israélien doit rencontrer le 9 novembre le président américain Barack Obama.