Pays-Bas/ Renseignements sur Internet : Le non en passe de l’emporter au référendum

Publié le Jeudi 22 Mars 2018 à 13:08
AFP - Les Néerlandais semblent avoir rejeté lors d'un référendum consultatif une nouvelle loi qui élargit les pouvoirs des services de renseignement sur internet, d'après les estimations publiées jeudi.

Après le décompte d'environ 80% des bulletins, les deux camps sont au coude-à-coude, mais le "non" gagne du terrain.

La loi, qui doit entrer en vigueur le 1er mai, confère aux services de renseignements généraux et de sécurité néerlandais des pouvoirs étendus sur la toile, notamment en leur ouvrant l'accès aux données des internautes dans le cadre d'enquêtes sur des activités jihadistes.

Redoutant qu'avec cette loi, des échanges d'emails et des données privées n'ayant aucun rapport avec les enquêtes en cours ne soient récupérés par les services de renseignement en marge de leurs investigations, 48,9% des électeurs se sont exprimés contre le texte porté par le gouvernement.

47,2% des électeurs l'ont soutenu, selon la télévision publique néerlandaise NOS. Les résultats officiels sont attendus le 29 mars.

Bien que le référendum ne soit que consultatif, le Premier ministre Mark Rutte a promis qu'il prendrait les résultats du référendum au sérieux, et qu'un "non" massif signifierait une refonte du texte.

Le référendum, dont l'organisation a été déclenchée par un groupe d'étudiants d'Amsterdam farouchement opposés à la loi, se déroulait parallèlement aux élections municipales mercredi.

Quelque 12 millions d'électeurs étaient appelés à choisir les conseillers municipaux des 380 communes du pays.

La victoire est revenue aux écologistes : GroenLinks est devenu le plus grand parti dans deux des principales villes des Pays-Bas, la capitale, Amsterdam et Utrecht (centre).

"Je suis très fier, ce sont des résultats historiques pour notre parti", a déclaré le jeune leader des écologistes, Jesse Klaver.

Les travaillistes (PvdA) et les progressistes (D66) ont enregistré des revers dans la plupart des grandes villes, tandis que le parti libéral (VVD) du Premier ministre a gagné du terrain.

L'homme fort de l'opposition au gouvernement, le député anti-islam Geert Wilders a réussi à étendre son influence au niveau local.

Représenté dans les municipalités de La Haye et d'Almere (nord) avant les élections, son Parti pour la liberté (PVV) a fait son entrée dans les conseils municipaux de Rotterdam et d'Utrecht, et obtenu des sièges dans les 28 autres communes où il présentait des candidats.