Nos problèmes avec les EU ont commencé avec la révolution islamique

Publié le Jeudi 12 Novembre 2015 à 15:01
Hassan RohaniAFP - Le président iranien Hassan Rohani, qui sera à partir de samedi en Italie et en France, a déclaré que les "points de friction" persistaient avec les Etats-Unis malgré l'accord de cet été sur le nucléaire, dans un entretien jeudi au Corriere della Sera.

"Les points de friction persistent: les Américains ne lèveront pas toutes les sanctions, mais seulement celles liées au programme nucléaire", a déclaré M. Rohani au cours de cet entretien, réalisé à Téhéran par deux journalistes du principal quotidien d'Italie.

"L'accord nucléaire est une chose, nos rapports avec les Etats-Unis une autre. Les problèmes que nous avons avec eux datent d'il y a longtemps et ont commencé avec la révolution islamique", a-t-il expliqué.

Mais "la façon dont ils appliqueront l'accord pourra avoir un impact sur l'avenir. S'il est bien appliqué (...), il créera des conditions pour ouvrir une nouvelle ère" entre les deux pays, a-t-il insisté.

De samedi à mardi, M. Rohani sera le premier président iranien à se rendre en Europe depuis 16 ans. D'abord samedi en Italie, "avec qui l'Iran a toujours entretenu d'excellentes relations, sur le plan économique, culturel et politique". Puis lundi et mardi en France.

A Rome, M. Rohani, un religieux modéré élu en 2013, doit rencontrer le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, ainsi que le pape François.

Avant les sanctions imposées à l'Iran en 2006, la France et l'Italie étaient deux des principaux partenaires économiques européens de l'Iran, et elles souhaitent retrouver cette place dans ce pays riche en pétrole et en gaz.

Dans les entretiens de M. Rohani, il sera aussi question de la Syrie, l'Iran ayant pour la première fois participé fin octobre à une réunion internationale en vue d'un règlement politique du conflit, une rencontre que le président a qualifiée "de petit pas qui offre un espoir".

Le fait que les Etats-Unis, la Russie, l'Iran, la Turquie et l'Arabie saoudite s'assoient à la même table est "un signal: cela signifie qu'en cas de crise régionale, les solutions peuvent se trouver ensemble".

"Nous croyons que la solution au problème syrien n'est pas militaire mais politique", a-t-il insisté. Et compte tenu de la complexité du conflit, "nous ne pouvons nous attendre à ce qu'il soit résolu en un seul round de négociations".