Nasrallah accuse Ryadh d’avoir contraint Hariri à la démission et s’interroge sur son sort

Publié le Lundi 06 Novembre 2017 à 09:36
Gnet & AFP - Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a accusé dimanche l'Arabie saoudite d'avoir contraint le Premier ministre Saad Hariri à la démission et affirmé regretter cette décision.

"Il est clair que la démission était une décision saoudienne qui a été imposée au Premier ministre Hariri. Ce n'était ni son intention, ni sa volonté, ni sa décision", a-t-il dit dans un discours retransmis à la télévision.

Selon Hassen Nasrallah, le Sort de Saâd Hariri reste inconnu jusqu’à hier dimanche, se demandant s’il allait pouvoir renter au Liban. Il s’est interrogé si la démarche de Hariri n’était pas liée à la situation interne en Arabie Saoudite où des personnalités de la haute sphère du pouvoir sont arrêtés. 

"Est-il assigné à résidence ? Va-t-on le laisser retourner (au Liban) ? Ce sont des inquiétudes légitimes", a-t-il dit, alors que l'annonce de la démission a coïncidé le jour même d'une purge sans précédent de princes, de ministres et d'hommes d'affaires en Arabie saoudite dans une opération anticorruption.

D'après lui, M. Hariri serait attendu au Liban "jeudi", "si on lui permet de revenir".

Le chef du Hezbollah, qui est apparu calme, s'est interrogé sur le timing de la démission alors "que les choses se déroulaient normalement (...) au sein du gouvernement" libanais.

Nasrallah a appelé au calme, et à la patience et à ne pas prêter l’oreille aux rumeurs.

"Nous appelons (...) à ne pas prêter oreille aux discours alarmistes (...) à ne pas s'inquiéter. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter", a-t-il précisé. "Nous réagirons avec responsabilité et calme (...) nous sommes soucieux de la sécurité" du Liban.

Il a exclu que cette démission augure d'une nouvelle guerre israélienne contre le Liban, estimant qu'Israël ne décide pas une guerre, selon qu'il existe ou non un Premeir ministère au pays du Cèdre.

D'après lui, "Israël ne s'embarquera pas dans une guerre contre le Liban à moins de garantir une guerre rapide, décisive et pas coûteuse".

Une source à la présidence de la République a indiqué que le président Michel Aoun attendrait le retour de M. Hariri pour se prononcer sur cette démission

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, avait annoncé samedi, à la surprise générale, sa démission en accusant le Hezbollah chiite et son allié iranien de "mainmise" sur le Liban et en affirmant avoir peur d'être assassiné.

"J'annonce ma démission du poste de Premier ministre", avait déclaré M. Hariri, qui se trouve actuellement en Arabie saoudite, dans un discours retransmis par la chaîne satellitaire Al-Arabiya.