Maduro rompt ses relations avec les USA, ayant reconnu Guaido comme président

Publié le Jeudi 24 Janvier 2019 à 09:07
AFP - Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a annoncé mercredi que son pays rompait ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis, après la reconnaissance par Donald Trump du chef de l'opposition Juan Guaido comme président par interim.

"J'ai décidé de rompre les relations diplomatiques et politiques avec le gouvernement impérialiste des Etats-Unis. Dehors ! Qu'ils s'en aillent du Venezuela, ici il y a de la dignité, voyons !", a déclaré Nicolas Maduro, qui a donné 72 heures aux représentants diplomatiques nord-américains pour quitter le pays.

Juan Guaido lui a répondu dans un communiqué, diffusé sur Twitter. "#Communication pour toutes les ambassades présentes au Venezuela. Je suis responsable de leur dire que nous sommes une nation souveraine et que nous continuerons à entretenir des relations diplomatiques avec tous les pays du monde. Nous demeurons inébranlables en reprenant l'ordre constitutionnel."

Juan Guaido, le président du Parlement vénézuélien contrôlé par l'opposition, s'est autoproclamé mercredi "président" par intérim du pays, et a immédiatement été reconnu par les Etats-Unis et ses alliés dans la région.

Mais l'armée vénézuélienne, soutien indéfectible du président socialiste Nicolas Maduro, a rejeté l'autoproclamation de Juan Guaido. "L'armée défend notre Constitution et est garante de la souveraineté nationale", a affirmé le ministre de la Défense, Vladimir Padrino.

A la suite de l'annonce, des heurts ont éclaté entre forces de l'ordre et partisans de l'opposition à Caracas, selon des journalistes de l'AFP.

"Je jure d'assumer formellement les compétences de l'exécutif national comme président en exercice du Venezuela pour parvenir (...) à un gouvernement de transition et obtenir des élections libres", a lancé Juan Guaido devant des dizaines de milliers de partisans réunis à Caracas pour protester contre Nicolas Maduro.

Le président américain Donald Trump a immédiatement annoncé dans un communiqué qu'il reconnaissait officiellement le jeune opposant de 35 ans comme "président par intérim du Venezuela".

En réponse, le président Maduro a annoncé que son pays rompait ses relations diplomatiques avec "le gouvernement impérialiste des États-Unis", donnant 72 heures aux représentants diplomatiques nord-américains pour quitter le pays.

La Colombie et le Brésil, alliés de Washington dans la région, ont emboîté le pas à la Maison Blanche, ainsi que l'Argentine, le Chili, le Paraguay et le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, qui a assuré à Juan Guaido "sa reconnaissance pour impulser le retour de la démocratie dans ce pays".

En revanche, Cuba a fait part de son "ferme soutien" au président Maduro face à une "tentative de coup d'État". Et le Mexique du président de gauche, Andrés Manuel Lopez Obrador, a indiqué maintenir son soutien au dirigeant socialiste, reconnaissant "les autorités élues selon la Constitution vénézuélienne".

A Bruxelles, l'Union européenne a appelé mercredi soir à écouter la "voix" du peuple du Venezuela et réclamé des élections "libres et crédibles". L'UE espère lancer en février un groupe international de contact pour tenter de trouver une sortie à la crise, selon la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.