Macron accuse des médias russes d’agir en agents de propagande, en présence de Poutine

Publié le Mardi 30 Mai 2017 à 09:35
Reuters - Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont affiché lundi au cours d'un tête-à-tête musclé leur volonté de travailler ensemble sur les dossiers ukrainien et syrien, pommes de discorde entre Paris et Moscou sous le quinquennat de François Hollande.

Signe de la fragilité de cette reprise de dialogue, les deux chefs d'Etat, qui se rencontraient pour la première fois depuis l'investiture du président français le 14 mai, ont insisté sur leurs "lignes rouges" respectives et Emmanuel Macron s'en est vivement pris aux médias financés par le Kremlin.

"Ça a été un échange extrêmement franc, direct (...) nous nous sommes, je crois, tout dit", a déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse commune. "On partage des désaccords mais au moins on les a partagés."

Vladimir Poutine a quant à lui parlé de "points de friction" qui sont, selon lui, dépassés par les intérêts communs, comme le niveau des investissements français en Russie.

Emmanuel Macron a fustigé, pour sa part, l'attitude de Russia Today et Sputnik, deux médias russes financés par le Kremlin, qu'il a qualifiés, en présence de Vladimir Poutine, d'"organes d'influence" à l'origine de "contre-vérités infamantes".

Ces deux médias, qui possèdent chacun une version française, avaient été écartés de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron.

"Russia Today et Sputnik ne se sont pas comportés comme des organes de presse et des journalistes mais ils se sont comportés comme des organes d'influence, de propagande et de propagande mensongère", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse commune avec son homologue russe, à Versailles.

"Il était grave que des organes de presse étrangers, sous quelque influence que ce soit, je ne sais, aient interféré en répandant des contre-vérités graves dans le cadre d'une campagne démocratique", a encore dit Emmanuel Macron. "Et donc j'ai considéré qu'ils n'avaient pas leur place, je vous le confirme, à mon quartier général", a-t-il poursuivi.

Avant la présidentielle, la question de l'influence éventuelle de Moscou dans le jeu politique français et plus généralement celle de la relations franco-russes sont devenues lancinantes.
Certains candidats, comme Marine Le Pen et François Fillon, plaidaient alors pour un réchauffement des relations entre les deux pays, altérées ces derniers temps par les dossiers syrien et ukrainien.

Des pirates informatiques russes sont toutefois soupçonnés, notamment par l'entreprise de cybersécurité Trend Micro, d'être responsables des attaques qui ont visé ces derniers mois le mouvement En marche ! d'Emmanuel Macron.

Des soupçons balayés par Vladimir Poutine, qui a parlé de "suppositions qui ne sont pas confirmées" lors de sa conférence de presse avec Emmanuel Macron.

Vladimir Poutine est le premier chef d'Etat étranger reçu en France par Emmanuel Macron depuis son investiture, il y a deux semaines.