L’ONU déclare Alep-est zone assiégée

Publié le Mercredi 05 Octobre 2016 à 17:27
AFP - Les quartiers est de la ville syrienne d'Alep contrôlés par les rebelles, ont été classés dans la catégorie "zone assiégée" par l'ONU, après plusieurs mois d'offensive par les forces gouvernementales et l'absence d'accès pour l'aide humanitaire, a indiqué mercredi un porte-parole de l'ONU.

Selon Jens Laerke, porte-parole d'OCHA (bureau des Nations unies pour l'aide humanitaire), les quartiers est d'Alep réunissent à présent les 3 critères d'une zone assiégée, soit un encerclement militaire, un manque d'accès pour l'aide humanitaire, et pas de liberté de déplacement pour les civils.

Il y a actuellement 18 zones assiégées en Syrie selon l'ONU. Les quartiers est d'Alep ont remplacé Daraya sur la liste, après que la population de cette ville a pu être évacuée, à la suite d'un accord avec le gouvernement syrien.

Selon l'ONU, environ 275.000 personnes vivent assiégées à Alep-est.

L'ouest de la ville est contrôlé par le gouvernement, et continue à recevoir de l'aide.

Projet de résolution sur un cessez-le-feu à Alep
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault se rendra jeudi à Moscou et vendredi à Washington pour pousser un projet de résolution sur un cessez-le-feu à Alep, dans un contexte diplomatique tendu en raison de l'offensive majeure lancée par Damas et son allié russe sur la deuxième ville de Syrie.

"Cette tournée s'inscrit dans le cadre des efforts de la France pour aboutir à l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies d'une résolution ouvrant la voie à un cessez-le-feu à Alep et à l'accès des populations à l'aide humanitaire dont elles ont tant besoin", selon le communiqué du ministère.

Le ministère russe des Affaires étrangères avait auparavant indiqué à l'AFP que Sergueï Lavrov et son homologue français auraient un entretien jeudi à Moscou.

Cette annonce surprise intervient dans un contexte de tension diplomatique très forte autour de la Syrie, Washington ayant rompu les ponts avec Moscou en raison de l'offensive sur Alep.

La France, qui tente de faire revenir le thème de la Syrie devant le Conseil de sécurité de l'ONU, a confirmé mercredi son intention de déposer d'ici la fin de la semaine une résolution pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu à Alep (nord).

Les quinze membres du Conseil de sécurité étudient depuis lundi ce projet français, qui demande un arrêt des bombardements et propose un mécanisme de supervision d'une trêve.

La résolution française est la dernière tentative en date pour tenter de contraindre Damas et son allié russe de cesser leurs bombardements massifs sur Alep, qui visent à reprendre les quartiers contrôlés par l'opposition. Paris a qualifié ces raids aériens d'"atteintes intolérables" à la population syrienne.

Les cinq membres permanents du Conseil, qui ont droit de veto (Etats-Unis, Russie, Royaume-uni, France, Chine), se sont déjà réunis vendredi pour discuter de la proposition française.

La Russie a dit ne pas soutenir ce projet qu'elle considère comme "politisé", sans pour autant annoncer officiellement qu'elle mettrait son veto.

Le texte appelle à rétablir un cessez-le-feu afin de permettre un accès humanitaire à la population assiégée des quartiers rebelles d'Alep, et à interrompre les survols de la ville par des appareils militaires.

Cette proposition menace d'"autres initiatives" si le cessez-le-feu n'est pas respecté, sans évoquer pour autant le chapitre 7 de la charte de l'ONU autorisant l'usage de la force et l'adoption de sanctions.