L’Iran et la Russie mettent en garde contre une intervention en Syrie

Publié le Mardi 27 Août 2013 à 10:47
Téhéran et Moscou mettent en garde l'Occident contre une intervention militaire en Syrie. Reuters & AFP - L'Iran a adressé mardi une mise en garde contre les conséquences d'une intervention militaire étrangère en Syrie, qui provoquerait un conflit dans toute la région.

"Nous voulons adresser une sévère mise en garde contre toute attaque militaire en Syrie qui aurait assurément des conséquences dangereuses dans la région", a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères.

Ces complications et ces conséquences ne se limiteront pas à la Syrie, elles engloutiront la région tout entière", a ajouté Abbas Araqchi lors d'une conférence de presse.

L’Iran, principal allié du régime syrien, a estimé la semaine dernière que l'attaque chimique contre des populations civiles de la banlieue de Damas, mercredi dernier, était le fait de "groupes terroristes ».

La Russie a appelé fermement dimanche les Occidentaux à ne pas commettre une erreur tragique en Syrie, mettant en garde contre une répétition de l'aventure en Irak alors que les appels à un usage de la force contre Damas se faisaient plus pressants.

Nous appelons vigoureusement ceux qui, en essayant à l'avance d'imposer aux experts de l'ONU les résultats de leur enquête, évoquent la possibilité de mener une opération militaire en Syrie, à faire preuve de bon sens et à ne pas commettre une erreur tragique, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch, cité dans un communiqué.

Dans un second communiqué, il s'est montré plus ferme, mettant en garde contre une répétition des erreurs du passé.

Tout cela ne peut que nous rappeler les événements d'il y a dix ans, quand, prenant prétexte des informations mensongères sur la présence en Irak d'armes de destruction massive, les Etats-Unis, en contournant l'ONU, se sont lancés dans une aventure, dont tout le monde connaît maintenant les conséquences, a-t-il dit.

Nos partenaires américains et européens doivent être bien conscients des conséquences catastrophiques d'une telle politique pour la région, le monde arabe et plus généralement le monde musulman, a-t-il insisté.

Tandis que le président français François Hollande a estimé dimanche qu'il y avait un faisceau d'évidences indiquant que l'attaque était de nature chimique et que tout conduisait à considérer que le régime syrien en était responsable, M. Loukachevitch a accusé les Occidentaux d'ignorer une multitude de faits montrant que cette action était une provocation de l'opposition radicale.

Il a aussi accusé Paris et Londres d'avoir bloqué l'envoi d'une mission en Syrie pour enquêter sur l'usage d'armes chimiques, selon Damas, par les rebelles syriens, le 19 mars près d'Alep.

Dans ce contexte, le porte-parole russe a appelé l'opposition syrienne à permettre aux inspecteurs de l'ONU d'enquêter en toute sécurité et à ne pas se livrer à des provocations armées contre eux, comme ce fut le cas avec la mission des observateurs de l'ONU l'été dernier.
Pendant l'été 2012, des observateurs de l'ONU avaient été plusieurs fois pris pour cible dans les combats entre forces rebelles et armée régulière en Syrie.