L’Irak sollicite les Etats-Unis pour des frappes contre Daech

Publié le Jeudi 19 Juin 2014 à 10:16
Reuters - L'Irak a demandé aux Etats-Unis de mener des frappes aériennes contre les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), appelé aussi Daech, ont déclaré mercredi des responsables des deux pays.

Le chef de la diplomatie irakienne, Hochiar Zebari, a expliqué à des journalistes avoir sollicité les frappes aériennes pour "casser le moral" des insurgés sunnites qui contrôlent une partie du nord et de l'ouest du pays et se sont emparés mercredi matin des trois quarts de la raffinerie de pétrole de Baïdji.

Le ministre des Affaires étrangères a ajouté que l'Iran, dont le président Hassan Rohani a promis mercredi de protéger les sanctuaires chiites en Irak, n'était pas intervenu pour le moment aux côtés des troupes irakiennes. "Tout peut arriver", a-t-il cependant ajouté.

À Washington, le général Martin Dempsey, chef d'état-major interarmées, a confirmé avoir reçu "une demande de soutien aérien de la part du gouvernement irakien", sans préciser quand cette demande avait été formulée.

Interrogé par une commission du Congrès qui lui demandait si Washington viendrait en aide aux autorités de Bagdad, le plus haut gradé américain a répondu de manière indirecte: "Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale de nous opposer à l'EIIL où qu'il soit", a-t-il dit.
Un peu plus tard, la Maison blanche n'a pas fait d'allusion explicite à d'éventuelles frappes aériennes dans un communiqué publié après une réunion entre Barack Obama et les responsables du Congrès qui a duré plus d'une heure.

"Le président a fait le point sur les efforts déployés par l'administration pour répondre à la menace de l'EIIL en appelant les dirigeants irakiens à mettre de côté leurs agendas confessionnels et à travailler ensemble dans un soucis d'unité nationale", lit-on dans le communiqué.

"Il a aussi passé en revue nos efforts pour renforcer la capacité des forces de sécurité irakiennes à faire face à la menace de l'EIIL, dont les options disponibles pour augmenter l'aide sécuritaire à l'Irak", a ajouté la Maison blanche, précisant que Barack Obama avait demandé leur avis aux responsables du Congrès.

Hochiar Zebari, qui s'exprimait à l'issue d'une réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, a souligné que l'Irak avait besoin d'un soutien aérien pour inverser le rapport de force sur le terrain car les djihadistes se sont emparés de nombreuses armes pendant leur progression.

"J'ai expliqué à nos frères arabes que l'Irak a officiellement demandé l'aide des Etats-Unis (...) pour mener des frappes aériennes contre certaines cibles vitales (de l'EIIL) afin de briser leur état d'euphorie et entamer la reconquête", a-t-il déclaré.

Hochiar Zebari a également critiqué l'Arabie saoudite pour ne pas avoir condamné les massacres perpétrés par l'EIIL dans le nord de l'Irak.

"La première réaction venue du royaume après les évènements en Irak a consisté à dire tout cela était le résultat de la politique d'exclusion et communautariste (du gouvernement chiite irakien). Il n'a pas été question des massacres, de l'effusion de sang et des meurtres", a-t-il déclaré.

llustrant l'ampleur des divisions chiites-sunnites, l'Arabie saoudite a exprimé pendant la même réunion son hostilité envers toute intervention de l'Iran aux côtés des troupes gouvernementales irakiennes.