L’Irak ferme la prison d’Abou Ghraib

Publié le Mercredi 16 Avril 2014 à 09:32
Prison d’Abou GhraibAFP - La prison d’Abou Ghraib, près de Bagdad, tristement célèbre pour les tortures qu’y infligèrent les hommes de Saddam Hussein et les abus qu’y commirent des soldats américains, a été fermée par crainte de failles de sécurité, a annoncé mardi le ministère irakien de la Justice. Il n’était pas clair dans l’immédiat s’il s’agissait d’une fermeture temporaire ou définitive. Abou Ghraib est située dans une zone dangereuse, à mi-chemin entre Bagdad et la ville de Fallouja, tombée aux mains d’insurgés, dont des jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), début janvier.

«Le ministère de la Justice a annoncé la fermeture totale de la prison centrale de Bagdad, anciennement Abou Ghraib, et l’évacuation de tous les prisonniers, en coopération avec le ministère de la Défense», selon un communiqué publié sur internet. Le ministre de la Justice, Hassan al-Chammari, cité dans le communiqué, précise que 2 400 détenus, arrêtés ou condamnés pour des affaires liées au terrorisme, ont été transférés dans d’autres établissements du centre et du nord de l’Irak. «Le ministère a pris cette décision dans le cadre de plusieurs mesures de précaution concernant la sécurité des prisons», a expliqué Hassan al-Chammari, ajoutant qu’Abou Ghraib est «une zone de tensions».

Du temps de Saddam Hussein, la prison servait de centre de torture. Environ 4 000 détenus y sont morts. Abou Ghraib a également fait les titres de la presse internationale en 2004, avec la parution de photos montrant des détenus irakiens humiliés et frappés par des soldats américains, après l’invasion du pays en 2003 par une coalition menée par les Etats-Unis. En juillet 2013, des centaines de détenus s’en étaient échappés à la faveur d’un assaut revendiqué par l’EIIL, et plus de 50 personnes – prisonniers et membres des forces de sécurité – étaient morts dans l’attaque.

L’Irak connaît depuis plusieurs mois une multiplication des attaques, attentats et meurtres, qui atteignent désormais des niveaux jamais vus depuis cinq ans. Plus de 340 personnes sont mortes en avril, et plus de 2 550 depuis le début de l’année, selon un bilan établi par l’AFP sur la base de sources médicales et de sécurité.