L’industrie militaire US comblée par la visite de Trump en Arabie Saoudite

Publié le Mardi 23 Mai 2017 à 15:09
LeMonde.fr - Lors de la visite de Donald Trump à Riyad, les 20 et 21 mai, les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ont annoncé des montants astronomiques d’investissements réciproques et de contrats commerciaux, qui devraient voir le jour au cours de la prochaine décennie. Le ministre saoudien des affaires étrangères, Adel al-Joubeir, a parlé de transactions immédiates ou à venir d’un montant de 380 milliards de dollars (337,67 milliards d’euros), dont 110 milliards de contrats militaires, que le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a présentés comme « l’accord d’armement le plus important de l’histoire des Etats-Unis ».

Cet ensemble représente la contrepartie sonnante et trébuchante du réalignement stratégique des Etats-Unis sur les priorités de l’Arabie saoudite, à commencer par sa politique d’endiguement de l’Iran. Il a été négocié en amont par Jared Kushner, le gendre et proche conseiller du président américain, qui a facilité les échanges entre les groupes d’armement américains et les autorités de Riyad. Son équivalent côté saoudien a été Ahmed Al-Khatib, l’homme de confiance du vice-prince héritier et ministre de la défense Mohamed Ben Salman, qui vient d’être nommé à tête de la SAMI (Saudi Arabia Military Industries), l’entreprise d’armement saoudienne nouvellement créée.

L’enveloppe de 110 milliards comprend 12,5 milliards d’achats d’armement américain à effet immédiat et 95 milliards se décomposant en une trentaine d’accords, ayant le statut d’accord ferme, ou bien de lettres d’intention ou de protocoles d’accord, pouvant ultérieurement déboucher sur des contrats en bonne et due forme.

Lockheed Martin, géant de l’armement américain, est ainsi bien avancé pour fournir à l’Arabie saoudite des systèmes de défense antimissile THAAD, des navires de combat, des avions de transport militaire tactiques ainsi que des technologies dans le domaine des hélicoptères. Pour la Maison Blanche, ces contrats visent à « soutenir la sécurité de l’Arabie saoudite et de la région du Golfe face aux menaces iraniennes, tout en renforçant la capacité du royaume à contribuer aux opérations antiterroristes dans toute la région, ce qui réduit la charge de la conduite de ces opérations pour l’armée américaine».

Le groupe Lockheed Martin doit également créer une entreprise commune avec la société publique saoudienne Taqnia pour assembler, dans le royaume, 150 hélicoptères de type S-70 Black Hawk. Le projet doit aboutir à la création de 900 emplois, la moitié chez Sikorsky, une filiale de Lockheed Martin basée dans l’Etat américain du Connecticut et l’autre moitié en Arabie saoudite, qui bénéficiera dans le cadre de ce contrat d’un transfert de technologie.

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