Libye : Un fils de Kadhafi torturé dans une prison de Tripoli

Publié le Mercredi 05 Août 2015 à 09:55
leparisien.fr & BBC - Dans une vidéo de neuf minutes, non datée et de provenance inconnue, le fils de Mouammar Kadhafi, Saadi, est montré torturé dans sa prison à Tripoli. On y voit aussi les geôliers, dont certains en uniforme, qui bandent les yeux du prisonnier avant de l'allonger sur le dos et de le frapper sur la plante des pieds.

Saadi Kadhafi est ensuite frappé au visage. L'ONG Human Rights Watch (HRW) a demandé mardi l'ouverture d'une enquête à la suite de la diffusion de cette vidéo.

Après la chute du régime de son père, Saadi kaddaffi avait trouvé refuge au Niger où après un séjour de plusieurs mois, les autorités l’ont extradé vers la Libye en mars 2014.

«Les autorités libyennes responsables de l'établissement pénitentiaire al-Hadba à Tripoli doivent immédiatement enquêter sur les mauvais traitements présumés de détenus dont Saadi Kadhafi», a indiqué HRW dans un communiqué. L'organisation de défense des droits de l'Homme a également demandé la suspension «des gardes et autres personnes qui auraient été impliquées» et exprimé de «sérieuses préoccupations» sur les méthodes d'interrogatoires utilisées.

Interrogé par BBC Afrique ahmed Benchemsi, directeur de la communication et du Plaidoyer pour le monde Arabe chez Human Rights Watch, qui a fait remarquer que les allégations de mauvais traitement dans les prisons libyennes sont plus fréquentes qu'on ne le croit, demande aux autorités de profiter du changement de régime pour respecter les règles d’Etat de droit.

Sur sa page Facebook, le bureau du procureur général libyen a indiqué avoir d'ores déjà démarré une enquête.

Le complexe pénitencier, où est enfermé Saadi Kadhafi, comprend aussi un tribunal où sont jugés les prisonniers. Depuis son ouverture après la révolution de 2011, il est sous le contrôle d'une force dirigée par l'ancien vice-ministre de la Défense, Khaled al-Chérif, un ancien jihadiste, qui s'est alliée avec les milices de Fajr Libya. Cette coalition de milices s'est emparée de la capitale durant l'été 2014 et y a installé un gouvernement parallèle. Les autorités reconnues par la communauté internationale ont dû s'exiler à l'est du pays.