Libye et Yémen : Kerry en Arabie saoudite pour trouver des solutions politiques

Publié le Vendredi 26 Août 2016 à 13:42
John KerryATS - John Kerry a eu jeudi en Arabie saoudite de multiples entretiens sur les conflits notamment au Yémen et en Libye. Le secrétaire d'Etat américain avait pour objectif de trouver un terrain d'entente pour favoriser des solutions politiques.

Après un entretien avec le roi saoudien Salmane, M. Kerry devait se pencher sur la situation au Yémen lors d'entretiens avec l'émissaire onusien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed et ses homologues du Golfe. A son arrivée la veille à Jeddah, il avait eu trois heures de discussions avec le puissant vice-prince héritier saoudien et ministre de la Défense, Mohammed Ben Salmane.

Selon le département d'Etat, les entretiens avec la partie saoudienne portaient sur les relations bilatérales, la lutte antiterroriste et la Libye. Le gouvernement d'union nationale (GNA) libyen peine à établir son autorité sur l'ensemble du pays et tente de déloger le groupe djihadiste Etat islamique (EI) de son fief de Syrte avec le soutien aérien américain.

"Ce que nous essayons de faire, c'est de continuer à soutenir le GNA, travailler pour une solution politique et mettre la pression sur Daech", un acronyme en arabe de l'EI, a souligné un responsable du département d'Etat.

Sur le Yémen, M. Kerry souhaitait partager avec ses interlocuteurs des "idées et des initiatives pour reprendre les discussions politiques et tenter de parvenir à une solution" du conflit qui dure depuis 17 mois, selon un responsable du département d'Etat.

Outre une réduction de la violence sur le terrain, les Etats-Unis souhaitent un mécanisme d'acheminement de l'aide humanitaire aux civils au Yémen, a-t-il dit.

En mars 2015, Ryad a pris la tête d'une alliance formée notamment de pays arabes du Golfe pour enrayer l'avancée des rebelles chiites Houthis. Ces derniers étendaient leur emprise sur le Yémen voisin après avoir poussé à la fuite le président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Avec une liste de victimes civiles qui s'allonge du fait notamment des frappes de la coalition, l'Arabie saoudite fait face à des critiques croissantes d'organisations de défense des droits de l'homme.

"La communauté internationale ne peut plus continuer à tolérer une situation manifestement si injuste et qui dure depuis tant de temps" au Yémen, a estimé jeudi à Genève le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Il a réclamé la mise en place d'un "organisme international indépendant pour mener des enquêtes exhaustives sur le Yémen".

M. Kerry ne devait manquer pas non plus d'évoquer avec ses homologues des six monarchies du Golfe les liens avec leur rival iranien, accusé de soutenir les rebelles chiites au Yémen.

La tension avec l'Iran a encore été illustrée mardi par un incident dans la détroit d'Ormuz lorsque quatre navires militaires iraniens sont passés à pleine vitesse près du destroyer américain USS Nitze avec leurs armes découvertes.