Liban : Au moins 22 morts dans un attentat à Beyrouth

Publié le Vendredi 16 Août 2013 à 09:18
Attentat au sud Liban.Al Manar & AFP - Un attentat à la voiture piégée a secoué jeudi la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah libanais allié du régime syrien, faisant au moins 22 morts et 300 blessés, selon un nouveau bilan de la police aujourd'hui.

L’explosion est survenue à un moment de trafic énorme près d’un marché populaire et d’un centre commercial très fréquenté. 

Un groupuscule se réclamant des rebelles syriens et totalement inconnu a revendiqué l’attentat dans une vidéo mise en ligne, affirmant qu’il s’agit d’un «message» au Hezbollah qui participe aux combats aux côtés du régime du président Bachar al-Assad.

Un porte-parole de l’armée libanaise a affirmé à l’AFP qu’il s’agissait d’un attentat à la voiture piégée qui s’est produit dans une zone commerciale de la banlieue chiite.

La télévision du Hezbollah, Al-Manar, a montré un énorme incendie, plusieurs voitures et bâtiments en feu, et des pompiers aidant des habitants bloqués à descendre de leur appartement, après la très puissante explosion.

La chaîne a également montré une foule paniquée et en colère attroupée près du site de l’explosion, d’où s’élève une épaisse fumée noire.

«Le terrorisme frappe de nouveau la banlieue sud», a commenté le présentateur d’Al-Manar qui a estimé que le parti chiite «paye le prix de sa position».

Dans un dernier bilan établi jeudi soir, on fait état de 19 martyrs et plus de 284 blessés répartis principalement sur trois hôpitaux proches du lieu de l’attentat : Sahel, Al-Rassoul et Bahmane.

Immédiatement après l’attentat, toute la classe politique libanaise s’est empressée de condamner l’explosion, appelant la population à la vigilance pour saboter tout projet de discorde dans le pays.

Pour le chef de l’Etat, Michel Souleimane , cet attentat « lâche » et "criminel" porte les empreintes d’Israël et du terrorisme.

Le Premier ministre, Najib Mikati a décrété une journée de deuil national vendredi et a convoqué le conseil de défense suprême.

Le chef du Parlement Nabih Berri a estimé que l’attentat ne sert que les projets sionistes. L'ex-chef du gouvernement Saad Hariri a également condamné cette explosion qui vise à "semer la dissension au Liban".

La déflagration, qui s’est produite entre les secteurs populaires de Bir el-Abed et de Roueiss, survient plus d’un mois après un attentat à la voiture piégée dans la même région qui avait fait le 9 juillet une cinquantaine de blessés.

«Il y a beaucoup de corps, un énorme incendie et de très importants dégâts. Les ambulances sont arrivées sur place», a indiqué jeudi un témoin à la chaîne Al-Mayadeen proche d’Al-Manar.

Le nouvel attentat survient au lendemain d’une interview du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah qui a affirmé que son parti prenait des mesures pour éviter que l’attentat de juillet ne se reproduise dans son fief.