Juan Guaido reconnu comme président par intérim par plusieurs pays européens

Publié le Lundi 04 Février 2019 à 11:01
Dernière mise à jour, le Mardi 05 Février 2019 09:02
AFP - La France considère que le président du Parlement vénézuélien Juan Guaido "a la légitimité pour organiser des élections" présidentielles, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, après l'expiration d'un ultimatum européen au président Nicolas Maduro.

C'est aussi ce qu'a déclaré dans un tweet ce lundi matin, le président français Emmanuel Macron : "La France reconnaît Juan Guaido comme 'président en charge' pour mettre en oeuvre un processus électoral."

Plusieurs pays européens, dont l'Allemagne, la France, l'Espagne et le Royaume-Uni, avaient donné jusqu'à dimanche à M. Maduro pour convoquer une nouvelle élection présidentielle, faute de quoi ils reconnaîtraient son rival Juan Guaido comme président par interim. C'est chose faite ce lundi matin.

Londres et Madrid avaient toutes deux annoncé qu'elles reconnaissaient la présidence de Juan Guaido au Venezuela, faute d'élection organisée par Nicolas Maduro, dans les temps imposés par l'ultimatum.

Le chef du gouvernement espagnol a reconnu l'opposant Juan Guaido comme président du Venezuela. Cette annonce intervient après l'expiration de l'ultimatum à Nicolas Maduro qui a refusé de convoquer une nouvelle élection présidentielle, a annoncé lundi le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.

"Le gouvernement espagnol annonce reconnaître officiellement le président de l'Assemblée du Venezuela, M Guaido, comme président en charge du Venezuela", a déclaré M. Sanchez lors d'une allocution télévisée en appelant M. Guaido à convoquer des élections présidentielles le plus rapidement possible.

Le Royaume-Uni reconnaît le président du Parlement vénézuélien Juan Guaido comme président du Venezuela, a annoncé lundi le ministre des Affaires étrangères britannique Jeremy Hunt.

"Nicolas Maduro n'a pas organisé d'élection présidentielle dans le délai de huit jours que nous avons fixé. Donc, le Royaume-Uni et ses alliés européens reconnaissent désormais @jguaido comme président constitutionnel par intérim jusqu'à ce que des élections crédibles puissent être organisées", a tweeté le chef de la diplomatie britannique, dans la foulée d'une annonce similaire faite par l'Espagne.

L'Espagne, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et le Portugal, rejoints dimanche par l'Autriche, exigeaient du chef de l'Etat vénézuélien Nicolas Maduro qu'il annonce la convocation d'une présidentielle anticipée, faute de quoi ils reconnaîtraient à partir de lundi M. Guaido, 35 ans, comme président.

M. Le Drian a indiqué sur la radio France-Inter que "nous allons nous consulter avec nos amis européens aujourd'hui (lundi)" sur la reconnaissance de M. Guaido.

M. Guaido a déjà été reconnu par les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et de nombreux pays d'Amérique latine.

Le chef de l'Etat vénézuélien Nicolas Maduro a rejeté dimanche soir l'ultimatum de plusieurs pays européens pour l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle, tandis que ces membres de l'UE ont promis de reconnaître dans ce cas l'opposant Juan Guaido comme président dès lundi.

Dans un entretien avec la chaîne de télévision espagnole La Sexta, M. Maduro a déclaré qu'il ne ferait pas preuve de "lâcheté face aux pressions" de ceux qui réclament son départ.

L'Espagne, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, le Portugal, rejoints dimanche par l'Autriche, exigeaient de M. Maduro qu'il annonce la convocation d'une présidentielle anticipée, faute de quoi ils reconnaîtraient à partir de lundi M. Guaido, 35 ans, comme président.

"Pourquoi faut-il que l'Union européenne dise à un pays du monde qui a déjà organisé des élections qu'il doit refaire son élection présidentielle, parce que ce ne sont pas ses alliés de droite qui l'ont gagnée?", s'est interrogé M. Maduro, qui s'exprimait depuis Caracas.

"Ils tentent de nous coincer avec des ultimatums pour nous obliger à en venir à une situation extrême de confrontation", a-t-il poursuivi.

Quelques heures après l'expiration de cet ultimatum, Ottawa doit accueillir lundi matin une réunion de crise des ministres des affaires étrangères du Groupe de Lima, qui regroupe le Canada et une dizaine de pays latino-américains.

Des "participants de l'ensemble de la communauté internationale" devraient également se joindre aux discussions, selon le ministère canadien des Affaires étrangères. Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo y participera par vidéoconférence, a indiqué le département d'Etat. Et l'Union européenne pourrait aussi y prendre part.