Les véritables raisons du rapprochement franco-syrien

Publié le Jeudi 04 Septembre 2008 à 10:46
courrierinternational.com- En visite officielle en Syrie, le président français devra aborder plusieurs sujets "politiques" avec son homologue syrien. Mais c'est surtout l'implication française dans les négociations israélo-syriennes qui retient l'attention de la presse arabe.

Le quotidien panarabe Asharq Al-Awsat titre à la une : "Feu vert de Washington et de Tel-Aviv pour une médiation française". Le quotidien pense que la réunion qui se tiendra le jeudi 4 septembre à Damas, en présence des chefs d'Etat français, syrien, turc et de l'émir du Qatar, devra relancer les négociations de paix entre Israël et la Syrie qui se déroulent actuellement sous l'égide d'Ankara. Nicolas Sarkozy souhaite accélérer le processus, en mettant ces négociations au grand jour et en s'impliquant comme l'un des garants de ses résolutions.

Discuter du Liban, c'est bien alors un prétexte, suggère Sateh Nour Eddine dans le quotidien de la gauche libanaise As-Safir. "La visite de Nicolas Sarkozy à Damas n'a pas un but libanais... Trouver une issue à la crise libanaise [à travers l'élection du président du Liban, Michel Sleimane] a été une condition pour renouer les relations franco-syriennes. Mais, aujourd'hui, cette visite se sert du prétexte libanais pour relancer d'autres dossiers plus importants que l'indépendance et la stabilité du Liban."

Généralement bien informé, le quotidien panarabe Al-Hayat révèle que, avant son départ pour Damas, Sarkozy a adressé deux lettres au roi d'Arabie Saoudite et au président de l'Egypte [deux ennemis de la Syrie] pour expliquer les raisons de son voyage. Il affirme demeurer lucide et est prêt à arrêter les discussions si elles ne débouchent pas rapidement sur du concret. Sarkozy a qualifié cette visite de politique, sans enjeux économiques, même si la délégation française inclut plusieurs chefs de grandes entreprises.

Plus rassurante pour les Libanais, l'éditorialiste d'Al-Hayat Randa Takieddine affirme que le pari risqué de Nicolas Sarkozy de sortir Damas de son isolement sur la scène internationale ne nuira pas à l'enquête internationale sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, au sujet duquel de forts soupçons pèsent sur la Syrie.

Enfin, sur le ton du vœu pieu, l'éditorialiste de L'Orient-Le Jour Michel Hajji Georgiou écrit : "Nicolas Sarkozy se rend aujourd'hui en des contrées où la culture des droits de l'homme n'a jamais trouvé le moindre terrain de prédilection. Selon des informations transmises par Human Rights Watch (HRW), le président français devrait évoquer aujourd'hui cette question avec son homologue syrien, notamment le cas de ces dizaines de démocrates syriens qui croupissent en prison. Fort bien. Il faut espérer qu'au sommet de la pyramide syrienne on saura lui donner autre chose que des promesses creuses. Ce sera, pour le régime, rompre avec rien moins qu'une tradition ancestrale de mensonge et d'hypocrite procrastination. Tout comme il pourrait ramener (avec lui) à la lumière - après les infirmières bulgares et Ingrid Betancourt - ces détenus politiques libanais dont Damas ne cesse de nier l'existence."
 

Commentaires 

 
#1 la face cachée
Ecrit par le baron     04-09-2008 13:19
en realité le but ultime de cette manoeuvre politique ce n'est ni plus ni moins que l'isolement de l'Iran ennemi juré d'Israel avec comme apat la restitution du golan,la reintegration de la syrie dans le troupeau arabe et le degel des fonds des hauts dignitaires syriens dans les banques occidentales
 
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