Les républicains soutiennent un texte contre l’accord nucléaire avec l’Iran

Publié le Mercredi 05 Août 2015 à 11:32
Barack Obama AFP & lemonde.fr - Le président américain Barack Obama entame, ce mercredi 5 août, sa campagne pour tenter de gagner des soutiens après l’accord historique conclu avec Téhéran mi-juillet. Et pour marquer les esprits, il devrait utiliser une référence forte, lors de son discours devant l’American University à Washington : celle de la guerre en Irak. Le président qualifiera ainsi le débat au Congrès sur l’accord conclu à Vienne le 14 juillet comme « le plus important » depuis que les parlementaires américains ont appuyé en 2002 la décision de George W. Bush de faire la guerre en Irak, a expliqué un responsable de la Maison Blanche :

« Il va souligner que les mêmes personnes qui ont soutenu la guerre en Irak s’opposent à [une solution] diplomatique avec l’Iran, et que ce serait une erreur historique de manquer cette opportunité. »

M. Obama n’a eu de cesse de marteler que ce vote sur la guerre en Irak constituait une grave erreur qui avait entraîné les Etats-Unis dans une guerre sanglante et inutile de huit ans.
Une majorité d'élus de la Chambre des représentants américaine, tous républicains, a apporté son soutien à un texte rejetant l'accord nucléaire conclu avec l'Iran, a annoncé lundi un élu, mais leur nombre reste inférieur aux deux tiers requis pour le torpiller.

Le Congrès américain votera à la rentrée parlementaire, avant le 17 septembre, sur une résolution de désapprobation de l'accord nucléaire signé par les Etats-Unis et les grandes puissances avec l'Iran. Une telle résolution, si elle était adoptée, empêcherait Barack Obama d'ordonner la suspension des sanctions américaines contre Téhéran, comme le prévoit l'accord en contrepartie des concessions iraniennes sur le nucléaire.

Les républicains sont majoritaires dans les deux chambres du Congrès, et une telle résolution semble assurée d'être adoptée dans un premier temps. Mais le président Barack Obama y opposerait son veto, et pour le surmonter, les élus devraient revoter, à la Chambre et au Sénat, à une majorité des deux tiers, un seuil beaucoup plus difficile à obtenir, la plupart des démocrates devant a priori rester fidèles au président américain.

Le représentant républicain Peter Roskam a annoncé lundi que 218 des 434 élus de la Chambre avaient officiellement signé la résolution qu'il a déposée en juillet. Tous sont républicains, mais tous les républicains n'ont pas exprimé leur soutien à ce jour. "Le Congrès et les Américains pensent qu'un meilleur accord est toujours possible, et que nous pouvons commencer par abandonner celui-là", a déclaré Peter Roskam.

Côté démocrate, des élus clés, fervents alliés d'Israël, restent muets sur leurs intentions, comme le sénateur de New York Chuck Schumer, ou le représentant Eliot Engel, plus haut démocrate de la commission des Affaires étrangères. Mais des figures comme Nancy Pelosi, chef du groupe de la Chambre, soutiennent sans ambiguïté l'accord.

La Chambre compte aujourd'hui 246 républicains et 188 démocrates. Un siège républicain est vacant, à la suite d'une démission d'un élu de l'Illinois qui sera replacé lors d'une élection partielle le 10 septembre, portant le nombre d'élus à nouveau à 435. Le seuil de deux tiers est de 290 sièges.

Au Sénat, le groupe républicain compte 54 élus, et le groupe démocrate 46, dont deux indépendants. Le seuil de deux tiers est de 67 voix.