Les pays musulmans, dont la Tunisie, sont pris pour cible, selon Erdogan

Publié le Mardi 04 Octobre 2016 à 11:58
Recep Tayyip ErdoganAnadolu - Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que son pays coopérera avec l’Arabie Saoudite pour identifier une réponse juridique adéquate à la loi américaine permettant de poursuivre l’Arabie Saoudite concernant les attentats du 11 septembre.
 
« Nous avons déclaré regretter l’adoption de cette loi concernant le 11 septembre. En tant que pays assurant la présidence tournante de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), nous allons agir pour répondre à cette loi. J’ai demandé à nos ministres de la Justice et des Affaires Etrangères de travailler avec l’Arabie Saoudite pour identifier une réponse juridique à cette situation », a-t-il déclaré.

Le chef de l’Etat est ensuite intervenu sur le renforcement des relations avec le Royaume Saoudien et le monde islamique en général.

Il a répondu aux déclarations du Prince héritier saoudien qui avait déclaré, la semaine dernière lors de sa visite en Turquie, que les deux pays doivent coopérer davantage car ils sont « tous les deux pris pour cible ».

«Des évolutions odieuses visent le monde islamique. La Turquie et l’Arabie Saoudite sont prises pour cible. Nous ne pouvons pas analyser séparément les situations en Syrie, Irak, Libye, Tunisie, Pakistan et Afghanistan. Tous les pièges visent les pays musulmans. En conséquence, les pays islamiques doivent développer plus de coopération et de solidarité », a-t-il affirmé.
Le président Erdogan est aussi revenu sur la situation en Irak et en Syrie, notamment sur la question d’une prochaine intervention pour libérer Mossoul.

« Mossoul est aux Mossouliens. Personne n’a le droit de venir et de s’emparer de cette ville. Une fois Mossoul libérée de Daesh, seuls les Arabes sunnites, les Turkmènes et les Kurdes Sunnites doivent y rester », a-t-il prévenu.

Concernant la Syrie, le président turc a annoncé que la Turquie veut mettre en place dans le nord du pays, une zone de sécurité interdite aux vols d’une superficie de 5 mille km2.

Erdogan a indiqué que grâce à l’opération militaire turque « Bouclier de l’Euphrate », menée en soutien à l’Armée Syrienne Libre (ASL), entre 30 et 40 mille réfugiés syriens présents en Turquie sont retournés dans le secteur nettoyé de la présence des terroristes.

Précisant qu’il tiendra des entretiens avec les présidents américain et russe, Obama et Poutine en vue d'un nouveau cessez-le-feu en Syrie, Erdogan a réaffirmé l’approche turque selon laquelle Bachar al-Assad, responsable de la mort de près de 600 mille syriens, « ne peut rester au pouvoir ».

Le président turc a, par ailleurs, de nouvelle critiqué le soutien militaire des Etats-Unis au PYD-YPG, branche syrienne de l’organisation terroriste PKK.

Sur un autre plan, il s’est exprimé sur la tentative de coup d’état du 15 juillet et a répondu aux critiques concernant les mesures prises contre les membres de l’organisation terroriste guléniste/structure d’Etat parallèle (FETO/PDY).

« Ce qui s’est passé en Turquie n’est pas comparable à l’Egypte », a-t-il déclaré, en réponse aux critiques selon lesquelles « la purge » contre les membres de l’organisation terroriste guléniste/structure d’Etat parallèle (FETO/PDY) est comparable à celle menée par le gouvernement égyptien contre les Frères Musulmans.

« Mon peuple s’est opposé au coup d’état en se dressant contre les chars et les F-16. Je suis fier de mon peuple », a-t-il d’abord rappelé.

« En Egypte, c’est très différent. L’homme qui était le ministre de la Défense du Président Morsi l’a renversé et a ensuite pris le pouvoir par des élections contestables. Le gouvernement actuel est un gouvernement putschiste, il n’a pas été élu démocratiquement. Il faut corriger cela en Egypte et libérer le président Morsi qui avait été élu avec 52% des suffrages », a-t-il déclaré.

Erdogan a expliqué que la normalisation des relations avec Le Caire ne pourra se faire que si Morsi et ses amis sont tous libérés.