Les Libyens aux urnes pour élire un nouveau parlement

Publié le Mercredi 25 Juin 2014 à 11:23
Le vote commence en Libye. Reuters - Les Libyens se sont rendus aux urnes mercredi pour élire un nouveau parlement dans un pays plongé dans le chaos trois ans après la chute de Mouammar Kadhafi.

Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 (06h00 GMT), sans susciter de grande affluence.
Les Libyens doivent élire leur Chambre des représentants appelée à remplacer le Congrès général national (CGN) dont le nom est associé par une grande partie des électeurs à l'impasse dans laquelle se trouve le pays.

Le pays a cruellement besoin d'un gouvernement et d'un parlement qui fonctionnent et qui imposent leur autorité sur les anciens rebelles, les milices et les tribus, qui ont participé au renversement de Mouammar Kadhafi mais défient désormais l'autorité de l'Etat et se constituent des bastions.

Les alliés occidentaux de la Libye espèrent que ces élections permettront de reconstruire un Etat viable et réduiront les divisions entre les régions de l'ouest du pays, que Kadhafi favorisait, et l'Est négligé dont une grande partie de la population réclame l'autonomie et un meilleur partage de la manne pétrolière.

Le nouveau parlement aura 200 sièges, comme le précédent, dont 32 réservés aux femmes.
Quelque 1.600 candidats se présentent, soit un millier de moins que lors de l'élection du CGN en 2012. Compte tenu du très court laps de temps depuis l'annonce du scrutin, les candidats n'ont pas vraiment eu le temps de faire campagne.

La participation devrait être inférieure à celle de 2012. Environ 1,5 million d'électeurs sont enregistrés, soit environ la moitié des 2,8 millions enregistrés pour les législatives de 2012, premières élections libres depuis plus de 40 ans.

Les autorités électorales ont renforcé les règles d'enregistrement en demandant aux électeurs de présenter un numéro national d'identification.

De nombreux Libyens ne possèdent pas ce document, l'administration fonctionnant très mal en raison du chaos politique dans lequel est plongé le pays.

De nombreux Libyens redoutent que le scrutin ne serve qu'à engendrer une nouvelle assemblée législative provisoire, mais pas Zakaria Ianqi, un médecin qui vote à Benghazi, la capitale de l'Est. "Ces élections seront un succès", dit-il. "Nous ne répéterons pas les erreurs du Congrès général national."

A Tripoli, l'ancien Premier ministre Ali Zeidan a dit espérer que la Chambre des représentants prendrait un meilleur départ que le CGN.

La commission spécialisée chargée de rédiger une nouvelle constitution n'a toujours pas fini ses travaux, ce qui suscite des questions sur le système politique qu'adoptera la Libye au final.
Pour tenter de décourager les querelles entre partis, qui ont paralysé le processus de décision et débouché sur une crise avec deux Premiers ministres rivaux en mai, les candidats doivent se présenter comme indépendants plutôt que comme des représentants de partis.

La surveillance des bureaux de vote à Benghazi et dans d'autres localités de l'est du pays risque d'être difficile alors que les combats sont quasi quotidiens entre les islamistes et les forces du général à la retraite Khalifa Haftar qui a décidé de les chasser de Benghazi.