Les boîtes noires de l’avion malaisien seraient localisées

Publié le Vendredi 11 Avril 2014 à 10:06
AFP - Le Premier ministre australien Tony Abbott s’est déclaré vendredi «très confiant» dans le fait que les ultrasons détectés dans le sud de l’océan Indien provenaient des boîtes noires du vol MH370.

L’Australie coordonne les recherches internationales menées dans le sud de l’océan Indien pour tenter de retrouver l’épave du Boeing 777 de Malaysia Airlines disparu le 8 mars avec 239 personnes à bord alors qu’il reliait Kuala Lumpur à Pékin.

Le vaste dispositif naval et aérien déployé dans la zone où l’avion s’est probablement abîmé n’avait rien donné jusqu’à la détection le week-end dernier de signaux émettant à des fréquences hautes, identiques à celles produites par les balises des boîtes noires.

«Nous avons énormément réduit le périmètre des recherches et nous sommes très confiants dans le fait que les signaux que nous détectons viennent des boîtes noires», a déclaré M. Abbott depuis Shanghaï.

Les enquêteurs sont lancés dans une course contre la montre pour repérer les boîtes noires avant que les balises sonores ne s’éteignent à jamais après l’épuisement des batteries, dont la durée théorique de vie est d’une trentaine de jours.

«Nous arrivons au point où le signal -- de ce en quoi nous sommes très confiants qu’il s’agit des boîtes noires -- commence à faiblir», a rappelé Tony Abbott, selon des propos diffusés sur Sky News. «Nous espérons obtenir le plus d’information possible avant l’expiration définitive du signal», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre australien a précisé ne pas vouloir fournir d’avantage de détails avant d’avoir informé le président chinois Xi Jinping des derniers résultats de l’enquête. 153 des 239 personnes à bord du MH370 étaient de nationalité chinoise.

Quatre signaux ont été repérés par une sonde hydrophone américaine tractée à basse vitesse par un navire de la Marine australienne, l’Ocean Shield.

Un cinquième a été capté par une bouée-sonar larguée sur la zone mais il n’est vraisemblablement pas lié à l’avion, a annoncé vendredi le Centre conjoint de coordination des agences (JACC) chargé d’organiser les opérations à Perth (ouest de l’Australie).

Aucun autre navire n’est autorisé à proximité, afin d’éviter les pollutions sonores, mais une dizaine d’avions étaient encore engagés vendredi dans les recherches qui s’étendent sur plus de 46.000 km2.

La zone où l’Ocean Shield sonde le fond de l’océan ne fait que quelques kilomètres carrés et se situe précisément à 2.312 km au nord-ouest de Perth. L’Ocean Shield «continue d’effectuer des balayages plus resserrés avec (la sonde hydrophone) pour essayer de localiser de nouveaux signaux», a expliqué vendredi le responsable des recherches, Angus Houston, dans un communiqué.

«Il est fondamental de recueillir autant d’information que possible tant que les batteries des balises sont actives», a-t-il ajouté. Les signaux émettent à plus de 30 khz, à intervalles constants. Pour les spécialistes, ils ne peuvent être «d’origine naturelle» et provenir par exemple d’une baleine.

Angus Houston a suscité mercredi l’espoir d’une résolution imminente du mystère du vol MH370 en affirmant que l’épave de l’avion pourrait être localisée dans les tout prochains jours. Il a néanmoins souligné vendredi malgré les propos du Premier ministre que l’enquête n’avait pas récemment enregistré «de percée majeure».

Le vol MH370 assurait la liaison Kuala Lumpur-Pékin le 8 mars au matin quand il a disparu peu après son décollage de la capitale malaisienne.

Alors qu’il était entre la Malaisie et le Vietnam, il a tout à coup mis le cap sur l’ouest, survolant la Malaisie, vers le détroit de Malacca, puis l’océan Indien, en direction du sud. L’avion s’est vraisemblablement abîmé en mer après avoir épuisé ses réserves de carburant.

L’enquête criminelle examine divers scénarios: un détournement, un acte de sabotage ou l’acte désespéré d’un passager ou d’un membre de l’équipage. Mais aucun élément matériel n’a permis de privilégier l’une ou l’autre de ces hypothèses.

Les enquêteurs, qui ont entendu 180 personnes, dont les familles des passagers et des membres de l’équipage, n’ont trouvé pour le moment «aucun indice concluant», a déclaré jeudi le ministre malaisien de l’Intérieur, Zahid Hamidi.