Le torchon brûle entre le Maroc et l’Arabie saoudite, l’ambassadeur rappelé

Publié le Vendredi 08 Février 2019 à 12:15
Sputniknews - Des sources gouvernementales marocaines ont confié à Associated Press que le Maroc avait décidé de quitter la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite concernant la guerre Yémen. Le royaume chérifien a également rappelé son ambassadeur à Riyad pour des consultations.

Dans la guerre au Yémen, le Maroc a décidé de mettre un terme à sa participation à la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite et a rappelé son ambassadeur à Riyad, selon des sources gouvernementales marocaines, citées par l'agence américaine Associated Press (AP).

Selon l'agence, les prémices de cette crise diplomatique ont commencé après l'entretien accordé fin janvier par Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, à la chaine qatarie Al Jazeera. Lors de cette interview, le ministre avait indiqué que l'engagement de son pays dans le conflit au Yémen, sous la direction de la coalition arabe menée par Riyad,avait «changé».

Presque une semaine après l'entretien du chef de la diplomatie marocaine avec Al Jazeea, la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya a diffusé un documentaire sur le conflit du Sahara occidental. Dans ce reportage, la chaine de télévision affirme que le Maroc a «envahi le Sahara [occidental, ndlr] après le départ des colonisateurs espagnols en 1975».

Selon une autre source gouvernementale marocaine, citée par AP, jugeant que les propos d'Al-Arabiya étaient une atteinte grave aux intérêts supérieurs du royaume chérifien, «le Maroc a rappelé son ambassadeur en Arabie Saoudite pour consultations».

D'après Associated Press, Mustapha Mansouri, ambassadeur du Maroc en Arabie saoudite est actuellement à Rabat. Contacté par AP, le diplomate n'a pas souhaité faire de commentaire.

Lors de son entretien avec Al Jazeera, le ministre marocain des Affaires étrangères a également laissé entendre que Rabat avait refusé de recevoir le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, en novembre 2018, lors de sa tournée dans certains pays maghrébins (Algérie, Tunisie et Mauritanie). «Les visites se préparent» et il se peut qu'il y ait un «désaccord sur leur timing et contenu, ce qui est normal», a affirmé le chef de la diplomatie marocaine.