Le torchon brûle entre la Syrie et l’Egypte

Publié le Vendredi 16 Juillet 2010 à 11:03
Les Présidents Moubarak et Assad, avec le roi Abdallah au milieu. alquds alarabi - Des diatribes des deux côtés. La Presse égyptienne s’est attaquée au régime syrien de Bachar al-Assad. La presse syrienne riposte avec virulence, et se dit assoiffée d’ouvrir les dossiers de Hosni Moubarak.

La trêve médiatique entre l’Egypte et la Syrie s’est rompue, après la publication par le journal égyptien "almasry-alyoum", d'un dossier où il s’est attaqué au Président syrien et son règne, et a conduit un entretien avec Abdel Halim Khaddam, un dissident du régime syrien, qui réside actuellement à Paris.

Le journal syrien "al-Watan", proche du pouvoir, a menacé d’ouvrir les dossiers du pouvoir du Président égyptien, Hosni Moubarak, en riposte à ce qu’il a qualifié "d’attaque contre la Syrie".

Le journal syrien a lancé hier (jeudi ) une attaque virulente contre le régime et les médias égyptiens, suite à un article "d’almasry-alyoum", qui s’en prend, selon al-Watan, au Président syrien, Bachar al-Assad, au peuple syrien, à son histoire et ses symboles. Al-Watan qui a qualifié le peuple égyptien "de grand peuple, qui a sa place et jouit du respect auprès des Syriens", souligne que "la caravane syrienne passe, et les chiens aboient, abstraction faite de leur nationalité, leur financement et leur allégeance, et qui trouvent dans certains journaux orientés des tribunes pour déverser leur fiel".  

Al-Watan a évoqué dans son éditorial d’hier la protestation de l’ambassadeur égyptien à Damas, auprès du ministre de l’Information syrien, Mohsen Blel, contre un article d’opinion paru dans le même journal, où l’auteur parle "du Président Hosni Moubarak, son rôle dans le blocus de Gaza, et la mort de centaines d’enfants, de femmes et de personnes âgées". Al-Watan a critiqué l’attitude de l’ambassadeur qui n’a pas usé de son droit de réponse, que lui accorde la loi. Il a cité un article critique envers la Syrie publié dans la presse égyptienne, espérant "qu’il n’aura pas obligé l’ambassadeur syrien au Caire, de protester auprès du ministre de l’Information égyptien à l’instar de son homologue à Damas. L’ambassadeur syrien a tout simplement ri, car ce qu’a publié almasry-alyoum prête vraiment à rire".

Selon al-Watan, "il n’existe pas de presse indépendante en Egypte, mais seulement une presse orientée et financée pour qu’elle soit au service du régime égyptien et ses visées, et  almasry-alyoum en est l’exemple le plus parlant".

Al-Watan a tourné en dérision ce qu’il a appelé les "frères" au sein du gouvernement égyptien, qualifiant leur message "sur le sang et la tyrannie", de "risible, ayant ravivé la mémoire des Syriens envers le sang de Gaza, la répression officielle égyptienne contre 80 millions citoyens".

Le journal ajoute que "les Syriens ont respecté la trêve de mise depuis le sommet de Syrte, mais s’il faut reprendre les  passes d’armes médiatiques, les responsables égyptiens doivent être sûrs qu’on y est totalement disposés, voire assoiffés- pour répondre au fiel de la presse égyptienne ; nous avons, à ce juste titre,  suffisamment de dossiers à ouvrir, notamment celui du règne de Moubarak au cours des 29 dernières années". Et le journal de se vanter : "le Président Syrien bénéficie du soutien de 20 millions de Syriens à l’intérieur, et pareillement à l’extérieur. Les Egyptiens doivent se féliciter qu’il existe un Président qui s’appelle Bachar al-Assad qui défend les droits de l’ensemble des Arabes là où ils se trouvent".

Le ministre de l'Information syrien a refusé de visiter l’Egypte pour participer aux réunions de ses homologues arabes, invoquant le rejet par la Syrie de toutes les positions et politiques égyptiennes, "qui se sont trop écartées des causes arabes", selon ses dires. Le Caire a exprimé son mécontentement suite aux propos tenus par le ministre syrien, ayant provoqué, selon les observateurs, une nouvelle fissure dans les relations entre les deux pays.

L’accueil de Samir Geagea, classé par Damas sur la liste de l’opposition libanaise anti-syrienne,  par le Président Hosni Moubarak, a déplu à la Syrie. Cela donne un message plein de significations au Président Syrien selon lequel le Caire soutient avec force le courant libanais anti-syrien.

Ce faisant, aucun des journaux syriens, privés ou officiels, n’est distribué sur le sol égyptien, il en est de même pour les journaux égyptiens en Syrie.


 

Commentaires 

 
#9 Le grand cirque AMAR
Ecrit par said-dziri     19-07-2010 19:08
Comment se fait il que chaque pays arabe a son clown (...).
 
 
#8 Ni nouveau ni étonnant
Ecrit par Tounsi2     17-07-2010 14:45
C Ibn Khaldoun il y a 1000 ans qui a dit la célèbre citation que tout le monde connait par coeur à propos des arabes. Ce n'est pas nouveau et ils ne changeront jamais!
 
 
#7 RE: Le torchon brûle entre la Syrie et l’Egypte
Ecrit par mks     17-07-2010 12:19
Hier l'Algérie aujourd'hui la Syrie et Demain au Suivant .....
El Fallous ma youngour ken ayn khouh.
Wama tachaouna ella an yachaa Allah.
 
 
#6 na7nou al 3arab
Ecrit par C_Moi     16-07-2010 20:09
l'un qui est une momie vivante et se dit le bâtisseur de la démocratie et serviteur de la liberté d'expression, et l'autre qui succède a son pere apres des élections 100% démocratique. zazar i3adham alla mregzi. !!! et au fond des choses tous les dirigeants arabes veulent servir leur pays et des causes communes mais ils ne donnent confiance qu'a eux mêmes et ils ne pensent même pas que leurs successeurs peuvent exister dans leur pays. l'éternité n'est pas pour demain .al ba9aou lilehi wa7dahou
 
 
#5 Liberte de la Presse belarbi
Ecrit par aby     16-07-2010 18:13
Dans nos pays arabes, chez nous comme chez nos freres du moyen orient, voila une illustration de la liberte de la presse, une presse qui # se leve comme un seul homme # des que le pouvoir en place se sent critique par un journal dun autre pays ou une declaration quelconque d un responsable politique ou humanitaire a l echelle internationale.
Triste presse et tristes journalistes travaillant sur commandes gouvernementales pour des stategies specifiques des pouvoirs en place> Ni El masry el youm Egyptien ni El watan syrien n ont un centimetre de liberte de decision pour aborder des sujets chauds de ce genre> Il en va de meme presque dans tous les pays arabes, et nous savons des choses qui arrivent chez nous aussi.

ce n est pas une guerre Egypte -Syrie ,mais une guerre Moubarek- Asad, mais l ennui est que le peuple s enflamme vite et developpe facilement des attitudes anti l autre> On l a vu entre L egypte et l Algerie concernant le foot ball, et cela peut arriver a tout moment>

Encore une fois triste presse qui, baillonnee et instrumentalisee sur les questions de politique interieure, se trouvent dans la meme situation si elle veut parler du voisin.
Consolation; on est libre de critiquer les regimes de Castro, d israel, de Chine ou tout autre regime lointain, et sauvegardons ce seul aspect de l Union arabe, linstrumentalisationde la presse
 
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