Le Premier ministre japonais prêt à faire "confiance" à Trump

Publié le Vendredi 18 Novembre 2016 à 10:34
AFP- Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a assuré que Donald Trump était un leader en lequel il pourrait avoir "confiance", après avoir été le premier dirigeant étranger à rencontrer en tête-à-tête le futur président américain.

Le magnat de l'immobilier a reçu jeudi Abe en même temps qu'il menait d'intenses consultations pour attribuer les principaux portefeuilles de son administration.

"J'ai la conviction que Donald Trump est un dirigeant de grande confiance", a-t-il déclaré à l'issue de sa rencontre de plus d'une heure avec M. Trump dans son QG de "Trump Tower" à New York.

Même s'il n'a pas dévoilé la teneur de leurs discussions, le Premier ministre japonais a qualifié de "chaleureuses" et "franches" ses premières discussions avec le successeur de Barack Obama.

Les déclarations du milliardaire pendant la campagne avaient eu de quoi inquiéter Tokyo, grand allié des Etats-Unis en Asie: Trump avait notamment dit envisager le retrait des soldats américains du sud de la péninsule coréenne et de l'archipel nippon à défaut d'une hausse significative de la contribution financière des deux pays.

Il avait aussi suggéré que le Japon et la Corée du Sud se dotent de l'arme atomique face à la menace de la Corée du Nord. Et vilipendé les traités de libre-échange comme le Partenariat transpacifique (TPP), cher à Tokyo pour contenir la puissance chinoise.

Pas sûr que ces sujets aient été abordés jeudi: la porte-parole du président-élu avait prévenu qu'aucune "discussion approfondie" ne pourrait avoir lieu tant que M. Trump ne serait pas investi président.

Un modéré au département d'Etat ?
Mais ce baptême du feu diplomatique intervient alors que Donald Trump multiplie les consultations - y compris parmi des Républicains qui l'avaient vivement critiqué pendant la campagne - pour choisir le successeur de John Kerry au département d'Etat.

Il a notamment consulté jeudi, pour la deuxième fois en quelques jours, l'une des figures de la diplomatie internationale du 20e siècle, Henry Kissinger, âgé de 93 ans.

Le nom de Mitt Romney, candidat malheureux à la présidence américaine face à Barack Obama en 2012, a fait surface pour la première fois jeudi.

L'ex-gouverneur du Massachusetts, 69 ans, qui avait traité Trump de "charlatan" en mars, devrait être reçu samedi par M. Trump dans son club de golf de Bedminster, dans le New Jersey, selon CNN.

Le sénateur Jeff Sessions, dont le nom revient beaucoup pour les portefeuilles de la Justice ou de la Défense, a confirmé en partie ces informations en sortant du QG de Trump à New York jeudi.

Mitt Romney vient s'ajouter à plusieurs noms évoqués ces derniers jours pour ce poste-clé pour le rayonnement des Etats-Unis dans le monde: parmi eux, Rudy Giuliani, ex-maire de New York et soutien de la première heure de Donald Trump; l'ex-ambassadeur à l'ONU John Bolton; ou plus récemment Nikki Haley, gouverneure de Caroline du Sud qui fut elle aussi très critique de Trump pendant la campagne.

La nomination d'une figure modérée comme Romney rassurerait les démocrates comme les alliés des Etats-Unis, parfois sidérés par les prises de position du candidat Trump, tour à tour protectionnistes, pro-russes ou remettant en cause le rôle leader des Etats-Unis dans l'Otan.

L'ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis a lui aussi rendu visite jeudi à Donald Trump en le qualifiant de "véritable ami" de l'Etat hébreu.

Les relations entre le Canada et les Etats-Unis se situent bien au-delà de la personnalité des présidents, a pour sa part déclaré jeudi le Premier ministre canadien Justin Trudeau. "Je sais que les Canadiens veulent que je défende leurs intérêts et leurs valeurs, et c'est ce que je vais faire", a-t-il ajouté en référence aux accords de libre-échange et à la politique migratoire que M. Trump entend revoir.